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07/08/2011

Saloperie d’anticyclone !

Même ma grenouille, en qui j’ai toute confiance, en perd son latin. Cette année la météo estivale nous joue un de ces tours de cochon, dont on se souviendra longtemps.

Après le coup de chaud du printemps, certains envisageaient une période caniculaire pour cet été avec des conséquences dramatiques pour nos grands aînés. J’avais donc commencé à stocker des packs d’eau minérale dans ma cave, vérifié le bon fonctionnement de mon ventilateur et ressorti de mes armoires les vêtements tropicaux que je n’utilise que dans les cas de force majeur, achetés pour quelques livres à Londres dans une friperie de l’armée des Indes. En deux mots, j’étais fin prêt à accueillir les suées inévitables et la pépie inhérente. 

Retranché derrière ma ligne Maginot j’attendais de pied ferme, or à l’heure actuelle j’attends encore comme le héros de Buzzati dans le désert des Tartares. Aucune canicule en vue, je dirais même plus, aucun espoir de beau temps franc et durable à l’horizon. Monsieur et madame météo chaque soir à la télévision tentent de nous consoler, soit en prenant un air grave de compassion partagée, soit sur le mode rigolard pour nous arracher au moins un sourire, mais rien n’y fait, quand on a trimé toute l’année pour s’offrir une place de camping et vivre le cul nu au bord de la plage, il est difficile d’accepter qu’il pleuve presque chaque jour avec des températures à peine dignes de la Normandie.

Comme dans tous les drames il est nécessaire de trouver un coupable. Certains envisageaient de fermer nos frontières à l’entrée des nuages noirs, voir grisâtres, épluchant les textes gérant l’espace de Schengen à la recherche d’un alinéa peu connu autorisant la manœuvre. Ce à quoi, des esprits plus clairvoyants répondirent « Attention, si vous fermez trop les frontières, l’anticyclone lui-même ne pourra pas entrer ». Le grand mot était lâché, anticyclone !

Car s’il faut se méfier des cyclones comme de la peste, l’anticyclone par contre est notre ami. En temps normal. Mais vu le temps pourri, rien n’est normal et l’anticyclone n’est plus notre ami, CQFD. Alors qu’il devrait repousser chez les autres tout ce qui nous cache le soleil, monsieur est aux abonnés absents, à peine si on l’aperçoit sur la carte météo, vous pouvez tenter de régler l’image de votre poste de télé, passer du 16/9 au format à l’ancienne, rien n’y fera, le grand « A » se cramponne à gauche de votre écran, refusant d’entrer en scène comme un artiste pétochard le soir de la première. Salaud d’anticyclone !     

La Russie et les Etats-Unis ont leur canicule, pas nous, pourquoi ? Si c’est la faute à Sarkozy, réjouissez-vous, l’été prochain il ne sera plus là. En attendant, il ne reste que les bonnes vieilles recettes pour les vacanciers, la chasse aux escargots, les séances de cinéma, la visite des musées et les canons au comptoir des troquets à discuter météo avec les autochtones goguenards ! Saloperie d’anticyclone !