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29/12/2007

Maurice G. Dantec : Artefact

5faa2687dcc0dcd62570c0c9a56cdc33.jpgLe nouveau roman de Dantec, un pavé de 566 pages, est en fait un recueil de trois textes distincts. Le premier texte Vers le nord du ciel débute avec l’effondrement des tours du World Trade Center de New York. Un homme – mais la suite nous révèlera assez vite que ce n’est pas vraiment cela – sauve une petite fille de l’attentat gigantesque dans une entame de roman fabuleuse puisqu’ils vont dévaler les escaliers de la tour qui s’affaisse sous les gravats et plafonds qui cèdent sous le poids des étages supérieurs qui explosent, avant qu’ils ne soient tous deux poursuivis par de mystérieux hommes en noir. Un début digne de La Tour Infernale le film avec Bruce Willis, pour un texte qui peut relativement s’inscrire dans la lignée de La Sirène Rouge l’un de ses opus précédent. Le second texte Artefact est quasiment illisible et pour moi je n’y vois qu’une explication, Dantec a voulu se foutre de la gueule des critiques ou de ses admirateurs bornés qui boivent comme petit lait tout ce qu’il écrit. Une mise en abîme où un amnésique se réveille dans une chambre où une machine à écrire « écrit » tous les jours ce qui lui est arrivé la veille. Est-ce lui qui tape ce texte la nuit ? L’homme et le texte ne font bientôt plus qu’un. « Je suis l’artefact. Je suis le « je » secret, le « je » qui s’efface pour faire jaillir le Verbe, le je qui disparaît pour qu’apparaisse la personne. » Pour sûr ! Enfin le dernier texte Le Monde de ce Prince est une métaphore sur notre monde où la violence est partout, chaque jour plus ignoble et poussée ici à son paroxysme puisqu’un psychopathe se déclarant frère du Diable, diffuse sur Internet les films des horreurs qu’il commet et dont l’intensité va crescendo, torture de la femme complice d’un pédophile, enfermement d’un black et d’un nazi jusqu’à ce qu’ils s’étripent etc. Les actes de violence et les tortures particulièrement gratinées sont décrits avec une certaine complaisance et on est à la limite de la nausée. Par ailleurs ces crimes étant commis sur des personnes elles-mêmes coupables de perversités, pédophilie, racisme, attentats islamiques etc. on flirte souvent avec la ligne jaune du populisme d’extrême droite, une pente savonneuse difficile à maîtriser … du lard ou du cochon, on ne sait pas trop sur quel pied Maurice G. Dantec veut nous faire danser ? Entre une idéologie douteuse, des références constantes à Dieu et au Diable dans un galimatias pompeux et ses obsessions constantes aux technologies modernes, on finit le bouquin (déjà un bel exploit !) laminé, épuisé et écoeuré par ce monde où l’auteur nous plonge le nez, comme on met la truffe de son chien dans la merde qu’il a chiée sur le tapis pour qu’il ne recommence plus. Mais peut-être est-ce le but ultime de cet ouvrage ?        

 

14:51 Publié dans Livres | Tags : Maurice G. Dantec, Artefact | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |