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03/07/2007

Attendez-vous à savoir

Alors qu'on apprend que Jean-Marie Villemin le père du petit Grégory, n'a pas obtenu gain de cause pour sa demande de réhabilitation dans l'assassinat de Bernard Laroche en 1985, il est temps que je ressorte ce vieux texte que mes lecteurs historiques connaissent déjà mais que les plus jeunes méritent de lire.

  

        Approchez, approchez, je vais lever pour vous, le voile ténébreux des mystères de la politique. Assez d'affaires dont on ne connaît pas l'issue, "on nous cache tout, on nous dit rien, on nous informe vraiment sur rien !" chantait Dutronc. Hé! Bien! C'est fini tout cela, aujourd'hui je vais parler et tout livrer en pâture sur la place publique. Le bon sens populaire qui n'est pas dupe, l'avait bien flairé. L'affaire Claustre, la disparition de Dieuleveut, le petit Grégory, tout est mêlé et c'est la faute au gouvernement. Parfaitement ! Et je le prouve. Tout commence en 1974 quand Hissène Habré enlève Françoise Claustre. La France s'indigne. Comment ! Un Toubou qui n'est même pas le roi dans son bac à sable, se permet d'enlever une française et de demander une rançon. Quel culot ! "Qu'Hissène le vent, récolte la tempête" aurait pu titrer Libération. Et tout le monde de guetter la réaction de la force française en Afrique. Qui ne vint pas, le gouvernement se lançant dans des tractations qui n'en finirent plus, de rebondissements en rebondissements, de Frolinat en Goukouni Oueddeï, madame Claustre semblait bonne pour périr d'une indigestion de désert ! Pourquoi ces tergiversations ? C'est là que le rideau se lève et que les portes s'ouvrent, au risque de créer un courant d'air salutaire, je révèle la vérité vraie, celle qui vous fait pousser un Oh! De surprise et vous terrasse par son dénouement inattendu. Si Françoise Claustre est restée si longtemps prisonnière des Tchadiens, c'est qu'elle était enceinte. Et de qui ? De Giscard !! Oui, je l'affirme, Valy 1er, roi de France, a engrossé la Claustre , lors d'un safari en CentrAfrique, le premier fusil de l'hexagone a rencontré madame Claustre, ethnologue de profession. On connaît la vie en Afrique, la chaleur moite, l'alcool, les moustiques qui vous refilent le paludisme, les sexes qui s'enflamment, le manque d'eau, et toc ! C'est trop tard. Conscient des risques politiques qu'une telle situation pouvait engendrer, Giscard fait muter madame Claustre au Tchad, où il sait que la tension entre les tribus est à son comble. Les services secrets entrent en piste et facilitent l'enlèvement de la française. La peur, la chaleur et les mauvaises conditions d'hygiène doivent venir à bout "naturellement" du bâtard. Les ordres sont formels : "le foetus doit disparaître dans la cuvette tchadienne". Goukouni tombe amoureux de la parturiente et tente l'impossible pour la délivrer. Une lutte fratricide s'engage entre les deux Tchadiens. A Paris, le prince de Broglie, compagnon de safari de Giscard est suicidé le 24 décembre 1974. C'est lui qui avait fourni un préservatif usagé à Valérie, ce qui l'avait foutu dans de sales draps ! La vengeance étant un plat qui se mange froid, Giscard avait attendu son retour des tropiques pour punir l'inconscient. Ce sera "l'affaire de Broglie" qui elle aussi capote. En 77 Claustre est libérée et rapatriée discrètement en France. Rien ne filtre, malgré son retour d'Afrique, c'est le noir total. Giscard tente alors d'acheter le silence de l'ethnologue en lui offrant une villa magnifique sur la Côte d'Azur, à Ramatuelle. C'est Boulin qui négocie l'achat du terrain. Mal lui en prend, lui aussi finira suicidé. Il se noie dans une flaque d'eau dans la banlieue parisienne, en octobre 1979. Ne pouvant toucher madame Claustre qui est surveillée jour et nuit par les photographes de Paris Match, Giscard efface toutes les traces qui remontent jusqu'à lui. C'est Idi Amin Dada qu'il fait tomber et passer pour fou, lui qui lui avait prêté son palais et un pyjama lors de la fameuse nuit en CentrAfrique. Amin Dada, trahi par son "frère" Giscard, va tenter une ultime riposte. Un jour qu'il est interrogé par les reporters de la Télévision , dans son château français, il révèle, hors caméras, à Philippe de Dieuleveut, qu'il existe au Zaïre, un marabout qui a accouché madame Claustre et qui sait tout. Il a des photos d'un bâtard à la calvitie précoce et à la bouche en cul de poule. Dieuleveut l'intrépide, se lance dans une expédition impossible pour faire éclater la vérité. On connaît la suite. Les rapides trop rapides, les zodiacs qui disparaissent, l'équipée sauvage prend l'eau. Pour Dieuleveut, la chasse au trésor est terminée. Là encore, la main de Dieu c'était le doigt de l'armée secrète. DGSE, SDECE et tutti quanti.

Là, je vous sens un peu perdus. Vous vous dites, c'est du délire ! En 1985, Giscard est retourné à Chanonat, la Mite est au pouvoir, les services secrets sont à sa botte. Oui, et alors ?

En politique, tout le monde a un dossier sur tout le monde. Or Giscard en a un sur Mitterrand. Des photos de François et Edith Cresson, où l'endive de l'un dans la frisée de l'autre, sont la preuve formelle de leurs relations adultères. Et ce ne sont pas des salades, j'ai vu ces polaroïds ! Ah ! Du coup, le marché est clair, Giscard demande à Mitterrand d'intervenir en Afrique pour éliminer l'expédition du reporter intrépide, sinon il organise des fuites dans la presse à scandales qui n'attend qu'une occasion de torpiller le socialiste. La Mite doit s'incliner. Un commando d'hommes-grenouilles est expédié par Kermit sur les traces de Dieuleveut. La suite est tragique, je vous l'épargne. Pour Giscard, tout semble réglé. Tous les témoins et intermédiaires de l'affaire Claustre sont éliminés, le dossier peut être classé. Erreur ! Il reste encore une victime, le petit Grégory, dont le cadavre humide est le dernier maillon sanglant de cette épopée sordide.

Retour en arrière, madame Claustre accouche, péniblement, dans le désert tchadien, aidée d'un marabout, d'une fille qui périt aussitôt et d'un fils qu'elle parvient à sauver. Confié au marabout, celui-ci parvient à le faire rapatrier en France, au fond d'une valise en carton, par un travailleur immigré qui le remet à une lointaine cousine par alliance, Christine Villemin. Si !

Celle-ci élève l'enfant jusqu'au jour où Françoise Claustre lui écrit qu'elle veut récupérer le gamin, car elle aime toujours Giscard. Christine Villemin tombe des nues. Quoi ? Grégory est un bâtard du prince ? Les Villemin sont communistes depuis plusieurs générations, avoir élevé un "sang bleu" leur semble le comble du déshonneur. Et si ce Grégory suivait les traces de son père et parvenait au pouvoir ?

Leur devoir de militant est simple, il faut é-li-mi-ner ! A peine mûri, le projet est exécuté. Une branche de la dynastie Giscard est élaguée. A l'heure où j'écris ces lignes, Mitterrand est devant un dilemme : soit il fait condamner Christine Villemin et il mouille les communistes, qui doivent faire leurs valises et retourner à Moscou, lesquels vont faire plonger Giscard par leurs révélations, soit il se tait et accorde le non-lieu à la vosgienne, ce qui par accord tacite revient à dire, nous sommes tous pourris, nous nous tenons les coudes et bonjour chez vous !

Reste le Corbeau, qui les doigts de pieds dans la Vologne , attise le feu qui s'éteint. Il est des vieux, le soir, qui disent .... Mais ceci est une autre histoire, et n'ayant pas de preuves, je dois me taire, sinon ce serait diffamer.