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24/02/2008

One more for the road !

Quand j’achète un disque chez mon marchand habituel, c’est comme lorsque je vais boire un verre chez un pote, difficile de repartir sans un second pour la route ! Ce fut encore le cas cette fois. Certains signent des pétitions pour soutenir des causes, d’autres adoptent un SDF pour l’hiver ou un chien perdu sans collier. Moi j’achète les disques d’artistes tombés dans l’oubli pour adoucir leurs vieux jours et les remercier de m’avoir donner du bonheur dans mes jeunes années.

2a70babf477fca419dbc3b66aa68cfec.jpgAlvin Lee est de ceux-là. L’ancien guitariste de Ten Years After, l’homme qui jouait de la guitare plus vite que son ombre, la légende vivante de l’époque charnière 60/70 immortalisé à l’écran par un Goin’ Home d’anthologie dans le film Woodstock consacré au festival éponyme, cet homme qui désormais livre un album de temps en temps, alors qu’un combo renégat tourne sans lui sous le nom toujours immortel de TYA vient de faire paraître Saguitar son dernier opus. La pochette du disque cherche désespérément à attirer le regard des anciens, comme moi, la caisse rouge de la Gibson avec les décalcomanies d’époque, le sigle hippie dans son cercle et le logo des « trois jours de paix et d’amour » à savoir la blanche colombe sur le manche d’une guitare. La musique proposée est certes un peu fade, du rock’n roll tendance Rockabilly et un peu de blues sympa (Motel Blues), la voix de tête, nasillarde est toujours là, mais il n’y a pas grand-chose de consistant. Des notes de pochettes quasi inexistantes, pas de photos pour constater les dégâts des années. En décembre je fais un chèque aux Restos du Cœur, en février j’achète le dernier Alvin Lee. Je dors la conscience tranquille…

6ee92fa4606bbb47d2859ce715eeccc0.jpgPressentant que mon achat serait plus caritatif que musical, pour mon second disque j’ai misé sur du connu, un vieux disque des Allman Brothers dont je n’avais pas la version en CD Brothers and Sisters. Groupe de blues américain fondé par les frangins Greg (orgue et chant) et Duane (guitariste) Allman entourés d’une bande de nombreux compères doués, ils sont à l’origine au début des années 70 d’un courant musical bluesy le Southern Rock où s’illustreront des groupes comme Lynyrd Skynyrd. C’est sur scène qu’ils s’exprimaient réellement avec des concerts de près de trois heures au moins, où les solos entre guitaristes étaient autant de règlements de comptes à OK Corral sur un fond de duel basse/batterie qui laissaient pantois les spectateurs. Leur mythique double album Live At The Fillmore East en donne un mince aperçu. Le décès prématuré du génial Duane fin 1971 ne les empêchera pas de continuer leur carrière et le Brothers and Sisters sorti en 1973 était la preuve de leur talent toujours intact. Pour le public Français de cette époque, c’est le disque avec Jessica, l’instrumental qui fut l’indicatif d’une fameuse émission nocturne de Claude Villers sur France Inter. Musique typiquement américaine, festival de slide guitare sinueuse (Dicky Betts) et de guitares (Les Dudek), nappes d’orgue et rythmique étoffée (deux batteurs !) avec congas en prime ! La musique des grands espaces pour un road movie au volant d’un pick-up le long des longues routes au cœur des USA. Ah ! Le Ramblin’Man et ses duels de guitares limpides, Jessica et son piano fabuleux sur lequel la guitare magique tresse des envolées grandioses boostée par la batterie et les percussions qui poussent au cul pendant 7mn28 et dont on voudrait que ça ne s’arrête jamais, comment oublier Southbound et là encore ses guitares irrésistibles qui se la donnent pendant 5mn08 et le reste du disque est largement aussi bon. Brothers and Sisters ou quand la famille a du bon !