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02/12/2007

Robert Hasz : Le Prince et le Moine

813951fcc6bf58c71dcbfb0d377e9c8b.jpgUn roman foisonnant qui nous plonge au centre de l’Europe au Xème siècle afin de nous narrer la naissance de la Hongrie et du peuple magyar. Sur ce terreau, l’écrivain natif Robert Hasz, construit une saga faite de légendes, de batailles, d’alliances et de trahisons à une époque où la Papauté et Byzance se livrent une bataille pour la prédominance en Europe. Le moine Stéphanus de Pannonie chargé par le pape d’un message pour les Barbares de l’Est sera confronté à la violence, à l’amour et au doute car il se pourrait qu’il fût non pas ce qu’il croit être, un moine, mais le descendant du Künde la plus haute autorité spirituelle des magyars. Le roman est parfois difficile à lire et à suivre, car entre les noms des protagonistes, les intrigues qui s’emmêlent et la forme narrative à plusieurs voix adoptée par l’auteur il faut s’accrocher, mais au final nous sommes en présence d’un bon bouquin idéal pour les longues soirées d’hiver. 

« Quand nos légendes parlent du Pays d’Est, la terre ancestrale que nous avons quittée, elles disent que le pays des Magyars était entouré de prairies si étendues que nul ne les avait jamais parcourues d’un bout à l’autre. J’ignore si c’est possible, mais pourquoi les rouleaux mentiraient-ils ? Chaque herbe, chaque arbre avait un nom. Les hommes connaissaient les animaux sauvages comme ils se connaissaient entre eux. Tout avait un nom. Et quand ils sont partis, abandonnant tout, ils ont oublié les noms des arbres et des animaux. Dès lors, tout s’appela autrement. C’est pourquoi la langue magyare n’a pas de mot pour désigner le loup ou le cerf : au cours de nos migrations, des générations entières ont vécu dans des contrées d’où ces animaux étaient absents. Quand ils les ont retrouvés, ils ont nommé l’un szarvas, c'est-à-dire « pourvu de cornes », l’autre farkas, « pourvu d’une queue ».   

 

 Robert Hasz  Le Prince et le Moine chez Viviane Hamy