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24/02/2008

Sur le banc

Ce matin un soleil resplendissant chasse rapidement les traces du brouillard de l’aube, la température est clémente, les vacances scolaires à peine entamées dans la région Parisienne ont fait fuir vers la province bon nombre d’habitants du quartier, tout est calme. L’air sent le printemps, les merles sifflent à tout va dans les forsythias qui se teintent de jaune, l’humeur est à la promenade pour faire le plein de soleil. Dans les jardins, les primevères tachent de couleurs vives les pelouses au pied d’arbres encore maigrichons et nus alors que des jonquilles attendent leur heure. Le parc Jean Vitold avec ses buis est encore trop humide à cette époque pour qu’on s’y arrête. La rue qui le longe et remonte vers la gare est déserte en ce dimanche matin. Les pavillons sont encore endormis, les gens traînent chez eux. Nous approchons de la gare, quelques piétons le cabas à la main signalent que le marché n’est pas bien loin. Un rapide café au Fontenelle, le patron portugais est toujours aussi taciturne quand il nous sert, contrastant avec sa femme qui nous lance un « bonjour ! » souriant et enjoué alors qu’elle sort de sa cuisine. Les habitués du comptoir ont remisé leurs cigarettes au fond de leurs poches et l’atmosphère y gagne, mais restent fidèles à leurs demis et leurs jeux de hasard. Nous traversons le marché, juste pour le plaisir pour moi, de fouiner quelques instants dans l’étal du soldeur de livres et DVD au cas où une affaire serait à faire ! Puis nous reprenons notre promenade le long du gymnase et du terrain de sport contigu où quelques ados s’échauffent avant une partie de football. Ensuite c’est le lycée silencieux car fermé aujourd’hui. Je jette un œil à une salle de classe du premier étage et échange un regard complice avec le squelette qui me regarde d’un œil mort et indifférent. Les salles de sciences restent les salles de sciences. Nous contournons l’établissement et remontons jusqu’à la mairie en passant devant la cabine téléphonique rouge, legs précieux d’une ville anglaise – Marlow-On-Thames - avec laquelle nous sommes jumelés. Derrière la mairie le superbe parc arboré du Chenil redescend vers le gymnase et le marché. De larges pelouses où l’été parents et enfants viennent s’asseoir, de nombreuses essences d’arbres dont les noms sont notés sur de petites plaques de couleur et parrainés par les gamins des écoles de la ville. Il fait maintenant assez beau et chaud pour que ma femme et moi nous accordions une pause, sur un banc, que dis-je, notre banc, car toute l’année quand la météo le permet et que nous sommes de passage dans ce parc, nous nous autorisons une pause sur ce banc. Idéalement placé, il domine tout le parc, légèrement à l’ombre d’un vieux chêne. On se croît en vacances ou bien nous faisons des projets de voyages. La vie est belle et douce quand on sait se contenter de peu de chose, du soleil, des oiseaux qui chantent et un banc.

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