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01/05/2007

Pourquoi je vote Royal

Après une concertation très solennelle avec mon « moi » le plus intime, j’ai décidé de voter Ségolène le 6 mai. J’avais exclus Sarkozy dès avant le premier tour et pour le second ne restaient que les hypothèses, Royal ou blanc/abstention. J’ai longtemps hésité car il y avait matière pour être indécis. La candidate socialiste, contre un autre adversaire ou dans d’autres circonstances, n’aurait peut-être pas eu mon vote car j’ai du mal à voir quel axe politique est réellement le sien. Son credo, rassemblement et consensus, ressemble à la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine. Pour l’optimiste, c’est une manière de gouverner pour l’intérêt général sans faire de vagues ou du moins de les anticiper. Pour le pessimiste, c’est gouverner à la godille, un coup à droite, un coup à gauche, en espérant aller de l’avant, tant bien que mal. Sa campagne m’a semblé très cahotante et surtout très en marge de son propre parti qui n’a fait que la suivre (au mieux) mais ne l’a jamais poussée ou épaulée, comme au rugby, un maul pénétrant, voit toute une équipe soudée autour du porteur du ballon, ne former qu’un seul corps allant porter la balle derrière la ligne d’essai, sous les hourras des supporteurs et même des adversaires, subjugués par ce mouvement collectif de toute beauté qui allie l’abnégation à la technique. Par ailleurs, ce ne sont pas ses prestations orales qui pouvaient me convaincre, son ton monocorde, ses explications manquant de convictions parfois ont du mal à emporter les suffrages. Dans ce domaine, Sarkozy est beaucoup plus performant, les restes de l’avocat peut-être.

Cette élection va marquer un tournant dans la politique en France. Il n‘y a plus de gauche à gauche du PS et le parti socialiste lui-même pourrait imploser, sous l’impulsion de sa candidate qui ne semble pas lui être attachée outre mesure et éventuellement par le rôle que pourraient jouer les partisans de Bayrou lors de ce vote et plus encore pour les législatives qui nous promettent de bons moments. Que restera-t-il face à Sarkozy après son élection, quelle opposition ? Dans tous les cas de figure le paysage politique va se recomposer, par la volonté de Ségolène Royal et de Bayrou. Sera-ce en bien ou en mal ? Mathématiquement le vainqueur du premier tour doit être élu et tous les sondages sont d’accord sur ce point, si Ségolène Royal gagnait ce serait un incroyable retournement de situation.

Ne voulant pas voir Sarkozy président, le vote blanc ou l’abstention seraient une lâcheté, une démission facile et ferait trop plaisir à Le Pen. Par ailleurs, voter n’est pas un acte de turfiste, il ne s’agit pas de désigner le vainqueur final mais de choisir celui ou celle qui nous gouvernera pendant cinq ans.

Dans ces conditions, j’irai donc voter Ségolène, pour l’honneur.