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14/05/2008

Robert Plant & Alison Krauss au Grand Rex

435742470.jpgL’affiche était trop tentante. Après le magnifique album réalisé par Robert Plant et Alison Krauss il y a quelques mois, les voir en vrai et qui plus est dans une salle comme le Grand Rex à Paris ne pouvait se manquer. C’est donc sur les Grands Boulevards que je filais mardi soir dès la sortie du boulot. Les portes étant ouvertes très tôt, l’entrée se fit dans la bonne humeur et sans bousculade intempestive, je suivis l’ouvreuse aux courbes sinueuses jusqu’au second rang où m’attendait un confortable fauteuil en similicuir laissant la place pour étendre ses jambes et en prendre à son aise. Ca commençait bien. Dès 21h après une première partie légèrement soporifique, les lumières s’éteignirent et le groupe entra en scène, Alison par la gauche et Robert par la droite pour attaquer le concert avec Rich Woman, morceau qui débute aussi Raising Sand leur disque. D’emblée l’impression est favorable, sur un tempo moyen, les deux voix se marient à merveille et le groupe est soudé. Alison est encore plus mignonne en chair et en os (oh ! si peu !) que sur les photos du CD, blonde tout en cheveux au regard mutin, quand à Robert Plant pendant tout le concert il affichera une humilité totale, abandonnant la scène plusieurs fois pour laisser sa jeune partenaire faire son show, lui le héros de Led Zeppelin le groupe mythologique qui atomisa des millions de spectateurs du monde entier venus dans des arénas pleines à craquer pour se faire exploser les neurones sous les riffs incandescents de guitares, les roulements de batterie mammouthiques et les hurlements totalement maîtrisés du dit chanteur, ce soir dans cette petite salle, on fait dans le raffiné, le délicat mais pas dans le mièvre. Tout l’album ou presque va y passer. Sister Rosetta Goes Before Us, violon, banjo et voix d’ange de la belle, Through The Morning Trough The Night où les harmonies vocales entre les deux artistes combleront les mélomanes, Let Your Loss Be Your Lesson bien enlevé ou encore Gone Gone Gone qui speed gentiment et au refrain sympathique. Sur Trampled Rose miss Krauss nous régalera de sa voix pure, d’ailleurs quand elle chantera en solo, la salle sera particulièrement attentive et silencieuse comme suspendue à ses lèvres, assommée par son charme et son talent. Bien sûr il ne pouvait être question de faire l’impasse sur le répertoire du Zeppelin, Robert Plant le sait mais malin, il va l’adapter, ce qui nous donnera une version de Black Dog complètement déstructurée et quasi méconnaissable et une version ahurissante de beauté de The Battle Of Evermore, tant les contre-chants de la Krauss magnifient le morceau. Autre grand moment une reprise de la carrière solo de Robert, In The Mood. Il y aura aussi Fortune Teller où le vieux Plant agitera sa crinière comme un vieux lion retrouvant sa jeunesse, Black Country Woman qui nous fera rugir de bonheur et puis Nothin’ et puis encore etc. Le concert durera deux heures, durant lesquelles les deux chanteurs se partageront la vedette, laissant aussi la place à leurs acolytes, le mythique T-Bone Burnett guitariste chef d’orchestre en poussera deux ainsi que le guitariste Buddy Miller. Ces deux-là sont aussi épaulés par Stewart Duncan et tous poly-instrumentistes passent de la guitare au banjo, pédale steel guitare, dulcimer, contrebasse et que sais-je encore. Un concert merveilleux dans une salle de grande classe, que demander de plus à la vie ?