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06/01/2009

Les deux choucas

Le bulletin météorologique des informations de 7h sur France Info hier matin avait tempéré mon enthousiasme, les chutes de neige annoncées avaient bien touché Lille mais elles étaient moins importantes que prévues ce que la région parisienne pourrait constater d’ici peu. Pourtant petit à petit les pelouses s’éclaircirent quand le lever du jour s’est combiné aux timides traces de neige que je ne voyais pas tomber mais qui néanmoins laissaient au sol leur empreinte indéniable. Lentement les heures ont passé et les flocons bien que modestes ont inexorablement recouvert le quartier du fameux manteau blanc dont parlent les petits poètes. La chape de coton étouffait tous les bruits qui eussent pu parvenir jusqu’à moi si la ville avait respiré comme à son ordinaire, mais de mes fenêtres je ne voyais que des passants rares et pressés par une course urgente, acheter la baguette pour le repas du midi, des gamins rieurs qui rentraient de l’école, heureux à la vue de la trace laissée par leurs pas sur le sol. Sur la chaussée les voitures circulaient avec circonspection et sur le parking de Champion on se garait à l’aise tant les places libres abondaient. La vue du paysage enneigé avait toujours un effet analgésique sur mon âme. Le pauvre petit arbre tout nu et tout malingre hier encore devant mes fenêtres, drapé d’un blanc immaculé devenait plus présentable et comme ennobli, le toit du centre commercial d’un banal absolu il y a peu est devenu une moquette épaisse et mousseuse où l’on rêverait s’aventurer, les pelouses et plantations du domaine, tristounettes à cette époque de l’année, cachent leur misère sous la couette chantilly. Deux gros choucas étroitement serrés la tête basse sur une branche d’orme sont une touche gothique quasi moyenâgeuse digne d’un tableau de Bruegel ou les héros d’un dessin animé de Heckel & Jeckel, chacun ses références ! Une fois de plus je le constate, tous les malheurs ont du bon ; si je n’étais pas tombé sur le verglas et obligé de garder la chambre, à cette heure je serais au travail, je ne profiterais pas de ces merveilleux moments et pire encore j’en baverais pour rentrer chez moi ce soir.     

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