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01/08/2008

Un post sur la Poste

J’ai bien reçu le mail d’Amazon.com me signalant l’envoi de mon colis de livres et le lendemain le livreur a laissé un message sur mon répondeur téléphonique m’informant que le paquet avait été déposé à la Poste. Bonne nouvelle, je sais où est mon paquet, car la dernière fois le livreur l’avait déposé chez le gardien de ma résidence sans m’en informer et j’avais perdu une dizaine de jours en lettres de menaces et recherches chez Amazon et Chronopost avant que le gardien ne me contacte pour s’étonner que je ne vienne pas chercher mon colis ! Il ne me reste plus qu’à aller le récupérer à la Poste , sous un abord banal « il ne me reste plus », l’affirmation est un peu présomptueuse. D’abord, dans ma ville, il y a deux bureaux de Poste, comme le message téléphonique restait finalement assez vague j’ai commencé par contacter le bureau principal pour s’avoir où m’enquérir de mon dû et une préposée très aimable m’a aussitôt renseigné. Le paquet n’était pas à l’agence sise à une cinquantaine de mètres de chez moi mais au bureau à l’autre bout de la ville, pourquoi pas ? L’essentiel restant de savoir où il se languissait de moi. Donc ce matin, profitant de ma journée de RTT je file au dit bureau. La grande aventure pouvait commencer. Quand j’entre dans l’agence, immédiatement je sens que ce serait long, une file imposante de clients s’aligne devant le seul guichet ouvert où opère l’employée. J’ai donc subi un premier client tétanisé par un choix cornélien, il hésitait entre deux carnets de timbres, quel motif choisir ? J’allais proposer un vote général à main levée quand il s’est décidé. Le client suivant était une cliente qui a-t-elle longuement expliqué à l’employée voulait envoyer une bonde de lavabo à son fils parti au Sénégal « pour son travail, dans un hôtel de première classe ». L’hôtel était classieux mais le lavabo n’avait pas de bonde et il était impossible de la faire changer sur place. Il y a eu de longues palabres pour savoir si l’envoi devait se faire en recommandé ou non, avec accusé de réception ou pas, du prix des différentes options, de la fiabilité non assurée de la réception, mais de l’inconfort certain pour le fils d’utiliser un lavabo sans bonde etc. J’allais proposer au fils, par l’intermédiaire de sa mère, de se laver le cul sous la douche et non dans le lavabo quand la vieille femme a fait son choix. Envoi de la bonde sans accusé de réception, toute la file d’attente a abondé silencieusement. Je passe sur les clients suivants, la carte téléphonique achetée ici qui ne marche pas « Voyez avec l’agence commerciale ! », la taille de la boite carton pour expédier des revues je ne sais où etc. Arrive mon tour. Bien sûr j’avais eu le temps de préparer ma carte d’identité et mon numéro d’envoi en Chronopost. « Vous êtes sûr que le paquet est arrivé ? » « Oui madame, depuis mardi ! » « Mardi nous étions le combien ? » m’interroge la guichetière. Pris de court par la question « Je ne sais pas madame ! Vous n’avez pas un calendrier ? » « Non ! ». J’ai failli m’effondrer, les postiers n’ont pas de calendriers ! Pourtant tous les ans quand ils viennent me démarcher à domicile vers 20h alors que j’écoute les informations à la télévision, je prends bien garde de ne jamais en acheter de leurs calendriers dont on ne sait que faire ensuite, tant ils sont laids et dépassés par les technologies modernes. Il doit leur en rester un paquet sur les bras de ces calendriers. La grande misère de l’administration n’est pas un mythe. Tout cela je le pense mais ne l’exprime pas, car mon expérience m’a appris qu’on ne doit jamais discuter avec les imbéciles ou les simples d’esprit, sauf si on a beaucoup de temps libre devant soi. La postière ronchonne devant mon ignorance et disparaît dans son arrière boutique d’où elle revient néanmoins aussitôt avec mon colis chéri. Entre temps mon œil perçant a aperçu un calendrier pendu sur un mur entre deux armoires. Dès qu’elle me tend mon paquet je lui décoche le coup de pied de l’âne « Et ça là-bas, c’est pas un calendrier ? ». La file d’attente s’esclaffe et je sors sous les hourras, du moins je l’imagine.