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31/01/2008

La composition de mathématiques

La nuit était déjà tombée quand Annie arriva en gare d’Argenteuil. Il faisait froid et il pleuviotait, on était en octobre. Annie détestait rentrer si tard le soir mais son patron l’avait encore retenue pour finir de mettre à jour la comptabilité. En fait il essayait désespérément de lui arracher un rendez-vous plus intime depuis trois mois. Annie le savait mais n’en avait cure, les heures sup’ étaient bien payées, son ordinaire en était amélioré et sa petite fille pouvait mener une vie normale auprès de ses camarades de classe. Elle avait assez d’argent de poche pour sortir avec ses copines le week-end. En débouchant de la gare Annie remonta le col de son manteau puis s’engagea sur la route qui sillonnait dans la zone pavillonnaire. Il était vingt-trois heures et elle se hâta, espérant que Cathy s’était couchée sagement sans l’attendre. Pourtant elle était sûre que la petite serait encore devant la télé quand elle rentrerait. Elle attendait toujours sa maman quand celle-ci rentrait tard. Comme elle s’éloignait de la gare, elle entendit des pas derrière elle mais sans y prêter trop d’attention elle s’enfonça dans le dédale de ruelles qui annonçaient son quartier. Les pas en firent autant. Pour couper, Annie traversa le champ abandonné qui servait tous les ans de siège à la fête foraine où elles allaient toutes les deux, en jeunes filles, manger des barbes à papa. Les barbes à papa, c’était tout ce que Cathy connaissait des papas. En effet, le sien était parti de la maison bien avant sa naissance. Annie avait transféré toute son affection sur sa fille et toutes deux vivaient à peu près heureuses depuis quelques années. En traversant le champ, Annie se retourna pour vérifier qu’elle était bien seule. Elle l’était. Enfin sa rue. Elle s’avança rapidement, la lumière était allumée chez elle, Cathy l’attendait donc comme elle s’en était doutée.    A cet instant précis l’homme se rua sur elle, lui serrant la gorge avec une écharpe qui l’empêchait de hurler et l’entraîna dans un fossé. Annie se débattait mais en pure perte, déjà un voile se formait devant ses yeux. Les mains de l’homme en profitaient pour la fouiller vicieusement tandis qu’il l’écrasait sous son poids. La dernière pensée d’Annie fut pour sa fille qui l’attendait sur le canapé du salon. Cathy allait passer une mauvaise nuit, demain pour aller à l’école elle serait d’une humeur massacrante. Pourvu qu’elle réussisse sa composition de mathématiques !