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15/06/2011

Frank de Bondt : Un délicieux naufrage

110615 Frank de Bondt Délicieux naufrage.jpgFrank de Bondt écrivain Belge, est né à Bruxelles en 1946. Il est aussi journaliste et éditorialiste au journal Sud-Ouest. Son dernier ouvrage Un délicieux naufrage vient de paraître.

Début des années 2000, Philippe Langon (57 ans) est professeur des universités et son dernier bouquin l’a propulsé essayiste à succès par sa critique de l’Etat providence. Marié et père de quatre enfants, deux quasi adultes et une paire de jumeaux d’une dizaine d’années, il mène une vie sans histoire jusqu’au jour où il rencontre Léna (28 ans) dont il tombe raide dingue.

Durant les trente premières pages je dois reconnaître que j’ai senti monter la jubilation, certain que je m’engageais dans une lecture mémorable. J’ai même envisagé être tombé sur un nouveau Philip Roth mais hélas ! ça n’a pas duré. Dès la fin du second chapitre, les vannes réactionnaires (« Dès lors que les pauvres ont le sort qu’ils méritent puisqu’ils sont les principaux responsables de leur situation, laissons-les disparaître naturellement »), racistes (« Non, excusez-moi, que ma fille se fasse sauter par un Arabe ne me rend pas fou de joie ! »), macho, outrées et trop caricaturales ont commencé à m’agacer. Je comprends bien que l’auteur s’en sert pour dresser le portrait de son personnage principal mais il y a l’art et la manière qui justement font défaut ici.

Ajoutons deux passages pipi/caca, complètement dispensables, sur la manière d’uriner des femmes dans les WC publics qui arrivent comme un poil de … dans la soupe et vous avez un bouquin qui ne tient pas ses promesses.

C’est vraiment dommage, car tout n’est pas franchement mauvais, mais l’intérêt est trop chaotique, où il aurait fallu du subtil nous avons du lourdaud. Alors naufrage oui, mais délicieux non !   

« Debout, en caleçon, les pieds posés sur la descente de lit, Langon se trouve face au spectacle renversant d’un corps nu, légèrement penché en avant, à la peau parfaitement tendue. Ses yeux avisent la courbe des reins, le découpé des hanches, la naissance de la raie qu’il croyait réservés aux pages de Elle que parcourait Babette avant de décréter qu’il n’y avait pas grand-chose d’intéressant à lire là-dedans. Sans doute pour le dissuader d’y fourrer son nez. Oui, il vit un instant de grâce, celui que l’on aimerait faire partager à tous les hétérosexuels de plus de quatorze ans pour s’assurer qu’ils ne changeront pas d’avis sur leurs inclinations, convaincus d’avoir fait le bon choix. Une image vivante qu’aucun curé respectueux de ses vœux de chasteté ne verra jamais, ce qui prouve bien que ces types-là sont partis dans la vie sur de mauvaises bases. »

 

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