Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/10/2010

Eric Clapton : Clapton

101010 Clapton.jpgLe dernier disque d’Eric Clapton en solo, Back Home, date de 2005 c'est-à-dire une éternité même si entre-temps son parcours discographique s’est enrichi d’albums avec des amis comme Steve Winwood par exemple. Le nouveau CD s’appelle Clapton tout simplement, difficile de faire plus simple sachant qu’il ne pouvait le nommer Eric Clapton, le titre ayant déjà été utilisé en 1970 ! Si je vous préviens tout de suite que JJ Cale est de cette nouvelle aventure, tous ces détails vous prouvent que nous entrons dans le monde des cossards. D’ailleurs, les gars du marketing auraient pu envisager de vendre le CD dans un coffret contenant un hamac.

Eric Clapton a fêté ses 65 ans en mars dernier et nous savons depuis belle lurette qu’il ne faut plus s’attendre de sa part à des disques (studio) gorgés de solos de guitare électrique. Comme tout un chacun à cet âge et ce point de sa carrière, le musicien qui a fait le tour de la question, ne joue plus que pour le plaisir et quand ça lui chante (sic !). Ce long préambule en guise d’avertissement pour que vous compreniez bien qu’il s’agit d’un disque du Clapton de 2010 et non plus du God de 1965 !

Une nouvelle fois notre héros s’est entouré d’une brochette de talentueux musiciens, Derek Trucks ou Doyle Bramhall II aux guitares, Kim Wilson à l’harmonica, Jim Keltner à la batterie, Willie Weeks à la basse, Wynton Marsalis à la trompette, j’en passe et des meilleurs. L’ami JJ Cale s’illustre sur trois titres River Runs Deep, That’s No Way To Get Along et Everything Will Be Alright qui portent sa marque de fabrique, cette langueur chaloupée typique. Sur Judgement Day le blues de Snooky Prior, Kim Wilson nous régale de son harmonica juteux et chaud, de même que sur Can’t Hold Out Much Longer de Little Walter. Une légère ambiance New Orleans pour My Very Good Friend The Milkman et When Somebody Thinks You’re Wonderful, avec les trombone, clarinette, trompette (W. Marsalis) et piano (Allen Toussaint). Sheryl Crow vient discrètement pousser la chansonnette sur Diamonds Made From Rain, un titre un peu sirupeux avec ses violons même si les guitares délicates de Bramhall et Clapton se joignent à la mêlée. A l’opposé, la simplicité épurée de Rocking Chair (quand je parlais de cossard !) avec la slide guitare de Derek Trucks qui tricote sur une rythmique basique est carrément jouissive et dans le même genre, Hard Time Blues avec Eric à la mandoline et Bramhall à la guitare n’est pas mal non plus. L’avant dernier titre, Run Back To Your Side est un titre pour la scène avec Clapton, Bramhall et Trucks aux guitares qui se la donnent gentiment, classique mais efficace, nous retrouvons le parfum dilué du Clapton des temps anciens. Enfin le disque s’achève sur un quatorzième titre incongru, Autumn Leaves de Joseph Cosma. Pour les moins calés d’entre vous, musicalement parlant, il s’agit des Feuilles Mortes, un classique immortalisé par Yves Montand en son temps. Eric Clapton en donne une version très tendre, accompagnement à minima, mais dispensable ?

Pour résumer, cet album est meilleur que le Back Home de 2005 et remis dans le contexte du Clapton d’aujourd’hui, c’est un assez bon disque. Nous n’en demanderons pas plus.   

 

Pour vous faire une idée : Run Back Your Side