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08/10/2008

Le livre du tout

Je viens de lire dans le journal que Dominique Frémy était décédé. J’imagine que pour vous il s’agit d’un parfait inconnu, d’ailleurs moi-même je ne le connais pas vraiment, mais il est l’inventeur, l’auteur d’un livre qui m’a toujours fasciné. C’est lui le père du Quid ! La première édition date de mars 1963 et je me souviens très bien du bouquin, d’un format pas très impressionnant dans sa première mouture, 18cmx22cm à peu près, mais épais comme un dictionnaire. Mes parents me l’avaient offert à je ne sais plus quelle occasion, un cadeau de Noël certainement. A cette époque j’étais très amateur déjà de dictionnaires, et j’en lisais les pages méthodiquement à la recherche de mots extraordinaires. Mais je m’intéressais particulièrement aux pages historiques, justes après les pages roses et leurs citations latines que j’aurais tant voulu mémoriser, et dans les pages historiques je recherchais avidement tous les noms des dieux et déesses grecs ou romains, héros des mythologies, de l’Enéide ou de l’Iliade et l’Odyssée ma grande passion de jeunesse. Passons sur ces détails et revenons à notre Quid. J’étais ébloui par le fait qu’un homme ait réalisé l’idée que j’avais moi-même inconsciemment en tête, réunir dans un seul ouvrage toutes les connaissances possibles. Je vous ai déjà raconté mes listes où je notais le nom de toutes les capitales de tous les pays etc. que je transportais toujours sur moi, ça rejoint le même raisonnement. Nous y étions en plein. Le bouquin était extraordinaire, ce n’était pas un dictionnaire mais une encyclopédie où toutes les formes du savoir étaient abordées. Des plus classiques, écrivains, mathématiciens célèbres etc. Mais on y trouvait aussi les noms des sportifs ou acteurs de cinéma, leurs palmarès ou leurs carrières. Géographie, histoire, religions, agriculture, politique, j’arrête ce serait trop long de tout citer, car tout y était ! L’index en fin d’ouvrage donnait le vertige. Frémy en Diderot moderne avait réussi ce que Bouvard et Pécuchet avaient rêvé. Chaque année le livre était réédité avec ses mises à jour. Le format évolua avec les ans, devenant beaucoup plus grand par la force des choses. Bêtement je me suis séparé de mon édition de 1963 quand je l’ai remplacée, il me reste sur une étagère de ma bibliothèque un volume de 1983 et un exemplaire de 1996. La formule semblait immortelle, jusqu’au jour où Internet fit son entrée dans nos vies. Pourquoi piocher dans ce livre, alors qu’il suffit de taper un mot dans Google pour avoir tous les savoirs en temps réel dans la seconde qui suit ? Le Quid a tenté de se lancer sur la toile en créant son site, mais c’était moins agréable que de compulser le bouquin et moins complet que Google. Le sort en était jeté, Alea jacta est !.