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10/12/2013

Comme les doigts de la main

Ils étaient copains comme cochons, unis comme les doigts de la main dit une célèbre expression. Pourtant il y a doigt et doigt, l’homme n’en a que cinq mais je ne vous dis pas tout ce qu’il sait en faire. D’ailleurs à la réflexion, si, je vais vous le dire ! Déjà pour commencer, on leur a donné un nom afin de les identifier, pouce, index, majeur, annulaire, auriculaire.

Le gros, c’est celui qui nous distingue de la majorité des animaux car il est préhenseur mais on y est tellement habitué qu’on n’y fait plus très attention ; par contre nous savons très bien l’utiliser pour faire du stop ou signaler que nous sommes d’accord, voire en désaccord. Certains savent l’agiter pour proposer d’aller boire un coup et quand la coupe est pleine, ils prononcent son nom à haute voix pour arrêter les frais « Pouce ! ».  

L’index symbolise l’autorité, on le brandit pour renforcer une affirmation, ou pour indiquer le chemin à suivre. Inversement, celui qui est soumis à l’autorité, le lèvera timidement pour demander la parole. Il est paradoxal que ce même doigt permette le dialogue entre ces deux extrêmes. C’est aussi le plus pratique pour un tas d’utilisations, se curer le nez par exemple, ou bien donner des indications diverses comme « T’es fou ? » en le tapotant sur la tempe ou « Tu me feras pas croire ça » en tirant vers la joue, le bas de son œil.

Le majeur lui n’a pas bonne réputation, car son utilité principale consiste à le dresser vigoureusement vers un potentiel adversaire pour lui dire muettement d’aller se faire voir chez les Grecs. D’un autre côté, c’est peut-être la seule preuve évidente de l’existence de Dieu ? Sinon, comment expliquer l’existence de ce doigt ne servant qu’aux automobilistes hargneux. Vous voyez le truc, il fallait un esprit vraiment supérieur pour prévoir dès la création de l’humanité, d’inventer un membre qui ne servirait que plusieurs milliers d’années plus tard. Moi, je dis chapeau !

Un peu comme l’annulaire dont on ne voit pas très bien à quoi il peut servir, si ce n’est de support à une bague ou un anneau. Et même, à la réflexion je me demande si le raisonnement n’est pas inversé. Ne sachant que faire de ce doigt, les hommes se sont dit, mettons-y une bague, ça ne mange pas de pain et ça l’occupera. Parce qu’en vérité, les bagues on peut les mettre à n’importe quel doigt, non ? En tout cas, moi, il ne me sert qu’à cela.

Enfin l’auriculaire. Comme l’index il est pratique pour une toilette intime, mais lui sa spécialité ce serait les oreilles qu’il récure au mieux, petit mais il fait le maximum. Il sait aussi être moqueur, quand on ferme la main et qu’on agite le petit doigt en même temps, on stigmatise une catégorie de population bien précise, mais de là à dire que l’auriculaire est gai, c’est aller un peu vite.

Alors que je suis à deux doigts de conclure, j’ai beau chercher une chute originale et drôle, je ne trouve pas. Comme quoi, il ne suffit pas de claquer des doigts pour que ça vienne. Aussi, exceptionnellement, je vous laisserai imaginer vous-même une fin pour ce billet. Très respectueusement, bien sûr. Comme il se doit. 

 

 

 

07:00 Publié dans Echos du monde | Tags : doigts, majeur, index, doigt | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |