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12/06/2011

Je ne suis plus seul au monde

Je ne pensais plus que ce soit possible mais un article lu dans Le Monde daté du 10 juin m’a mis du baume au cœur. Pourtant, comme de coutume les informations du jour n’incitaient pas à la rigolade franche et massive, entre l’écoeurement (les rois nègres du Gabon, Congo et Guinée équatoriale qui s’offrent des Ferrari et Porsche avec le fric de leurs nations qui voient crever de faim leurs ressortissants), le dégoût (l’affaire Bettencourt qui rebondit), l’inquiétude (PSA qui envisagerait de fermer le site d’Aulnay) et tout le reste (Libye, Syrie etc.) j’ai quand même déniché en page 29, un article titré « Interminables files d’attente ».

Quel soulagement ! Je ne suis donc plus seul au monde à souffrir dans les files d’attente. Longtemps j’ai cru qu’il en était ainsi et si j’ai déjà écrit sur le sujet, je m’imaginais vieux grognon solitaire râlant seul dans le désert de l’indifférence générale. Il n’en est rien l’article le dit, et brusquement aussi surprenant que cela soit –surtout pour moi- voilà que je vous aime, tous sans exception. Vous qui faites la queue au supermarché, devant l’entrée du cinéma, à l’hôpital, au musée, à l’aéroport, partout. J’ai toujours cru que vous trouviez cela normal et que vous attendiez votre tour sans impatience aucune, je vous détestais tout en vous admirant, constatant une fois encore que je n’étais pas grand-chose, un type sans volonté mais toujours prêt à rouscailler après les autres.

J’en avais tiré les conséquences, ne supportant plus de faire la queue, je me privais de pain ou de visite au musée pour m’éviter ces attentes trop longues à mon goût. L’article m’a réconforté puisqu’il indique que 30% des clients d’hypermarchés et 24% de supermarchés ont déjà renoncé à un achat pour ne pas attendre. Comme moi ! Sauf que maintenant, je sais que je ne suis plus seul à agir ainsi, nous sommes même assez nombreux au vu de ces statistiques. Mais plus fort encore, toujours d’après cet article revigorant, sur Facebook des mécontents auraient créé un groupe intitulé « Faire la queue à Carrefour en regardant les trente caisses fermées à côté ». On connaît la force des réseaux sociaux depuis le « printemps Tunisien », alors commencez à trembler entreteneurs de queues, la révolution est en marche.