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04/07/2010

Le Guilvinec (2)

Né il y a plus d’un siècle d’une petite colonie de pêcheurs, Le Guilvinec est l’un des premiers ports de pêche en France (3ème en tonnage, 2ème en valeur). La flottille se compose de 105 bateaux dont 55 hauturiers partant pour des équipées de 8 à 15 jours, 35 côtiers et 15 petites pêches partant pour la journée. Environ 407 marins composent les équipages de ces bateaux.

La Pointe Sud Bigoudène est particulièrement réputée pour ses poissons, crustacés et algues. Nos pêcheurs rapportent principalement des baudroies (ou lottes), des raies, des merlans, des seiches et églefins. Sans oublier la langoustine, le Saint-Pierre et le rouget.

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Les équipements portuaires sont en perpétuelle évolution pour maintenir un bon niveau technique et de bonnes conditions de réception, stockage et vente du poisson. Quelques chiffres : 1000 mètres de quais, une chambre froide de stockage de 700m2, une gare de marée réfrigérée de 1300m2, une machine à laver les palettes et une autre pour les caisses, une pesée informatisée de la pêche hauturière et côtière, des treuils de déchargement, des silos à glace etc. 

Tous les soirs entre 16h30 et 17h30 la foule se presse sur la terrasse aménagée au-dessus des quais pour assister au retour au port des chalutiers. Un spectacle magnifique, qui m’émerveille chaque jour. Les bateaux entrent les uns derrière les autres dans le port et se dirigent vers le quai de déchargement où les attendent les hommes et les treuils qui permettront de vider les cales en un temps record. Les caisses de poissons sont hissées sur le quai et aussitôt recouvertes d’une pelletée de glace avant d’être emportées par un Fenwick dans le cœur du hangar pour être vendues à la criée dans l’heure qui suit.

 

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Dès qu’un hauturier est délesté de son chargement il s’éloigne du quai et s’enfonce dans le port où il s’amarrera pour la nuit. La place libérée permet à un autre de venir s’y mettre. Toutes proportions gardées, on se croirait dans un stand de F1 pendant un Grand Prix, les gestes sont mesurés, les actions optimisées. Un peu à l’écart, les petits bateaux n’ayant que quelques caisses à leur actif, sont déchargés manuellement par des marins retraités ou des bénévoles qui seront rétribués en nature sur la pêche du jour. Ces pêcheurs vendent directement sur le quai une petite partie de leur chargement aux locaux ou touristes qui tendent leurs sacs en plastique pour qu’on les remplissent de langoustines (ce jour là, il fallait compter 7 euros le kilo pour des langoustines vivantes et bien fraîches).

 

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Toute cette agitation reste néanmoins bonne enfant, sous l’œil émerveillé des touristes qui shootent et s’exclament « C’est quoi ces poissons ? » « Regarde, des langoustines ! », tandis que les goélands se livrent à un ballet ébouriffant et chamailleur au cul des chalutiers, guettant le moindre profit obtenu sans trop d’efforts.

Plus tard, quand les bateaux auront gagné leur emplacement pour la nuit, certains pêcheurs ont réservé quelques merlans ou langoustines pour leurs amis ou leurs proches et l’on a l’impression d’assister à un trafic souriant en plein jour. On s’échange des sacs en plastique de la main à la main, on lâche des plaisanteries. Ensuite viendra l’heure du nettoyage à grande eau du pont, la révision des moteurs peut-être, pêcheur n’est pas un métier de feignant. Le matin, quand les côtiers et autres sont partis en mer, les entrepôts sont eux aussi récurés à grands jets d’eau, les palettes et cagettes multicolores rincées en profondeur, sous l’œil critique des goélands – toujours présents partout – qui n’hésitent pas à entrer dans les hangars de leur démarche claudicante.   

Chaque jour sur le métier remettez votre ouvrage, les pêcheurs sont partis ce matin aux aurores ou même avant, ce soir nous serons tous à nouveau au rendez-vous pour les accueillir.

 

Vers 16h30 les chalutiers regagnent le port, les uns derrière les autres, pour décharger leur pêche

 

Déchargement sur le quai des caisses de poissons