Gregg Allman : Low Country Blues

Photo intérieure du livret : Longs cheveux blonds tombant sur les épaules assortis à sa barbe, les bras tatoués qui font des manches longues à son marcel noir, bagouzes aux doigts et chaînes au cou, la gueule burinée par les ans, la maladie, les bringues et les tournées, Gregg Allman en congé temporaire du fameux Allman Brothers Band toujours en activité depuis 1969, nous envoie une carte postale de son Amérique profonde, sous forme d’un nouveau CD en solo.

Le titre annonce la couleur, Low Country Blues. Douze titres, douze blues, un seul original Just Another Rider co-écrit par Gregg et Warren Haynes (qui ne joue pas sur l’album), le reste se sont des Traditionnels ou des reprises de Muddy Waters, BB King, Otis Rush et tous ces autres qui depuis plusieurs décennies abreuvent nos discothèques de cette musique dont je ne me lasse jamais.

Dans cette petite entreprise Gregg Allman s’est entouré de talents qui jamais ne cherchent à briller outrancièrement, des valeurs sûres où personne ne s’essaie à prouver quelque chose mais plutôt à nous faire passer un bon moment. Pas de solos qui décoiffent – toute la différence entre ses albums solo et les disques de l’Allman Brothers Band -, pas d’initiatives novatrices qui déroutent, juste du blues à écouter en buvant une bière avec des amis. Et les amis ici, se sont aux côtés de Gregg (chant, orgue B3, guitare acoustique), Doyle Bramhall II (guitare) qui ferraille souvent avec Clapton entre autres, Jay Bellrose (batterie), Denis Crouch (contrebasse) et Mac Rebennack (piano) plus connu sous le nom de Dr John. Selon les morceaux s’ajoutent des choristes, des sax, dobro ou mandoline. Et c’est T-Bone Burnett qui produit.

Tout au long de l’album on révise différents courants du blues, le style Chicago sur Little by Little avec le B3 qui amorce le morceau en beauté, avec Devil Got My Woman de Skip James et la sonorité du dobro nous sommes dans le Mississipi, la section de sax sur Blind Man apporte une touche de soul. La voix de Gregg Allman est mélancolique, chargée de ce passé qui fait la vie d’un homme et la contrebasse au son élastique de Dennis Crouch n’est pas étrangère à la réussite de ce disque qui s’achève dans une longue plainte hypnotique, Rolling Stone.   

 

 

Just Another Rider (Sessions de répétitions)