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01/12/2007

Lettre au Père Noël

             Cher petit Papa Noël, je dis petit par pur conformisme car rien ne prouve que tu sois si petit. D’ailleurs petit ou grand, ça n’a pas une importance démesurée comme tu vas le constater si tu as le courage de lire ma missive jusqu’à son terme. Je reprends. Cher petit Papa Noël si je t’écris dès aujourd’hui c’est que comme pour les soldes, je suppose que les premiers arrivés seront les mieux servis, de plus je pressens que vu la masse de courrier que tu vas recevoir dans les prochains jours et même avec ta longue expérience, tu dois te lasser de lire toutes ces lettres plus ou moins illisibles écrites, pour ne pas dire gribouillées, par ces légions de chenapans qui s’imaginent qu’il suffit de recopier sur une feuille volante les références des articles convoités dans les pages des catalogues inondant nos boîtes aux lettres, pour qu’ils leur tombent tout emballés dans un papier cadeau au pied du micro onde. Les cheminées d’antan ayant été remplacées par des cuisinières, elles mêmes fourguées au rebut depuis l’invention du micro onde. Au passage, chapeau ! Car entrer chez les gens par le micro onde en lieu et place du conduit de cheminée, il faut le faire ! Je me hâte donc pour t’écrire car je compte sur ton esprit encore clair pour prendre ma requête en considération. En parlant d’esprit clair, je subodore que tu dois être bien âgé maintenant, car lorsque j’étais tout petit mes parents et grands-parents me parlaient déjà de toi avec des larmes dans les yeux, comme lorsque l’on se souvient d’évènements heureux des jours anciens. Là encore je te félicite, car tu sembles bien alerte et jamais à grogner ou défiler pour une retraite anticipée comme certains, suivez mon regard... Je constate que je me suis éloigné de mon but premier, donc je recommence au début, pour que tout soit simple. Cher petit Papa Noël, tu remarqueras qu’à mon âge croire encore au Père Noël est une gageure bien méritante mais laissons de côté ce point de détail qui ne m’attirera pas plus de considération de ta part mais au contraire des moqueries de mes contemporains, en supposant que ceux-ci soient au courant de ma démarche, mais tu te doutes bien que ce n’est pas moi qui leur en parlerai le premier. Cher petit Papa Noël, à mesure que ma lettre s’allonge le temps passe et je m’aperçois que la liste de cadeaux que j’avais prévu de te demander est assez ridicule. La plus part d’entre eux ne me seraient d’aucune utilité réelle, passés les premiers instants d’émerveillement devant les merveilles de la miniaturisation technologique moderne, et ne répondaient qu’à une impulsion mal contrôlée par moi-même mais fort bien déclenchée par les marchands. Ayant réussi in extremis à ne pas tomber dans le consumérisme facile, je me garderai bien de verser dans son contraire, l’idéalisme benêt, en te demandant de nous apporter la paix sur terre et le bonheur pour tous. L’écriture a cet avantage de mettre à plat les idées et d’en dégager ou faire ressortir l’essentiel ce qui m’amène à la conclusion, car nous y arrivons enfin, n’en déplaise à ceux qui n’y croyaient plus, que cette lettre n’a plus vraiment d’intérêt car ce que tu pourrais m’apporter dans mes petits chaussons je l’ai déjà, alors que ce dont nous avons tous envie ne se trouve pas dans ta hotte hélas ! Mon cher petit Papa Noël, ne m’amène rien mais si tu as un coup de pompe durant ta tournée, tu peux toujours passer chez moi, il y aura un verre de vin et quelques biscuits à ton intention sur la table de la cuisine.