Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/12/2010

Les circonstances atténuantes

Quelle merveille ! Quelle merveille la neige qui tombe en abondance cette année sur la France. Oh ! Je sais, dans les grandes villes et pour ceux qui travaillent, neige rime pauvrement avec pagaille et moi-même j’ai payé mon écot à ces intempéries (voir mon voyage à Prague) ce qui me permet d’en parler aussi librement qu’un autre. Il n’empêche que cette neige est une réelle bénédiction en ces temps de Noël, car un Noël sans neige c’est comme un repas sans dessert.

Toute l’imagerie liée à cette  époque festive se complaît en feux de bois et flocons aux vitres des fenêtres, bonhommes de neige coiffés d’un bonnet avec une carotte en guise de nez, Père Noël et ses rennes survolant des toits blancs. Le Père Noël ayant pris l’ascendant sur le Jésus puisque lui, né à Bethléem n’a certainement pas connu le fameux manteau blanc, paradoxe du télescopage des cultures.   

Dimanche matin (et hier aussi) ce fut un enchantement, la neige tombait sans répit sur Marly et à peine sorti de sous ma couette je n’eus qu’une idée, sortir et marcher dans cette ouate immaculée. Aucune circulation automobile ou presque, très peu de gens dans les rues dont on ne pouvait séparer chaussée et trottoirs tant la neige épaisse en masquait les limites. Les pas s’enfonçaient dans dix ou quinze centimètres de poudre moelleuse, à peu de frais ma femme et moi nous sommes offert un séjour en montagne d’une paire d’heures, dans notre domaine et dans le parc Vitold tout proche, sous les arbres dont les branches ployaient sous le poids de cette neige épaisse, près des sapins devenus blancs, traçant notre route sur des pelouses transformées en champs nappés d’un étincelant nappage immaculé.

Les quelques piétons croisés nous regardaient tout comme nous avec de grands yeux de gamins étonnés, le crissement de nos pas trouant un silence lourd, les flocons épais qui tombaient sans relâche, nos capuches nous gênant pour nous entendre, rien ne ressemblait plus à rien, notre rue nous était inconnue, le paysage parcouru chaque jour avait un air familier mais pourtant différent. Chacun s’émerveillait et s’interrogeait, nul ne s’étonnait d’être dépassé par un skieur de fond s’escrimant des bâtons pour tracer sa piste au milieu de l’avenue de l’Europe, ces incertitudes troublaient les passants et lorsque nous nous croisions nous nous saluions, retrouvant le réflexe paysan qui pourtant ne nous est pas natif, citadins que nous sommes.

Alors, même si cette neige a contrarié les projets de certains, bloqué d’autres dans leurs voitures et pour simplifier, emmerdé beaucoup d’entre vous, cet épisode hivernal a des circonstances atténuantes, il offre à d’autres de magnifiques moments d’émerveillement et de splendides images d’une nature vierge. Aucun tsunami ou tremblement de terre ne pourra jamais arguer de cet aspect esthétique pour sa défense.

C’est aujourd’hui le premier jour officiel de l’hiver, j’ai déjà été largement gâté depuis le début de ce mois par les bons côtés de cette saison souvent difficile, j’espère que le bilan restera globalement positif quand nous ferons nos comptes le 20 mars au matin.   

 

101221 Sous la neige en décembre 2010 (1).jpg