08/03/2013
JJ Milteau : Soul conversation
Jean-Jacques Milteau né en 1950, découvre l’harmonica avec Dylan et les Rolling Stones et le blues par un voyage aux Etats-Unis. Accompagnateur de nombreux artistes français d’Yves Montand à Eddy Mitchell c’est en 1989 qu’il sort son premier album solo et mène depuis une carrière personnelle, marquée depuis le début des années 2000 par une inclinaison vers le blues et les musiques américaines.
Son CD Soul conversation date de 2008. JJ Milteau est entouré de fidèles et excellents musiciens qui méritent amplement d’être cités : Michael Robinson et Ron Smyth sont au chant, Manu Galvin tient les guitares, Gilles Michel la basse et Christophe Deschamps la batterie.
L’impression générale qui se dégage de cet album, c’est son aspect cool et intimiste, même sur les titres rapides il n’y a pas d’excitation brutale, la sensation que les musiciens sont dans votre salon et jouent pour vous faire partager leur plaisir. Tous les musiciens se distingueront à un moment ou un autre, mais jamais, ni le patron à l’harmonica, ni ses sidemen n’en feront trop, jamais de prouesses ostentatoires ou de solos tape à l’œil. D’ailleurs Milteau le revendique dans le livret accompagnant la rondelle « Plus que pour briller, l’instrument est là pour dialoguer, illustrer, conforter, titiller, relayer, créer un décor propice à l’expression du chant. Une approche qui dispense de la virtuosité et des superlatifs. » On ne peut pas dire mieux et on ne peut que s’incliner devant l’humilité de Jean-Jacques Milteau car effectivement ce sont les chanteurs, aux voix superbes, qui s’attirent les projecteurs.
Le CD de quatorze titres compte, quatre instrumentaux dont l’excellent Tchoupitoula et le rapide Hole In The Wall, ainsi que quatre reprises, You Can’t Always Get What You Want des Stones en version acoustique et sans batterie dont le charme réside dans la partie vocale plus parlée que chantée évoquant Mighty Mo Rodgers ; People Get Ready de Curtis Mayfield rappelle plus la version de Rod Stewart, Long Time Gone de David Crosby nous ramène au sound West Coast par ses harmonies vocales mais en plus nerveux et Down In Mississipi de JB Lenoir est un blues classique de belle facture.
Les autres morceaux surfent sur des vagues bluesy, soul, rock, folk sans jamais être des représentants exacts de ces genres musicaux et l’auditeur est toujours en pays connu, discernant par-ci, par-là, des références imprécises mais familières. Le tout étant magnifiquement servi, je le répète, par d’excellents musiciens et une paire de chanteurs dont les deux timbres s’accordent à merveille pour vous faire passer un bon moment, les doigts de pieds en éventail.
Sur le CD une vidéo bonus que voici : For What It’s Worth de Stephen Stills
07:00 Publié dans Musique | Tags : blues, jj milteau | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |