Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/10/2013

Un problème de prononciation ?

Ne faites pas les innocents, vous savez très bien qu’avec moi cette attitude ne prend jamais. Quand les radios et télés ont, pour la première fois il y a plusieurs années, évoqué les Chebab, vous avez cru entendre kébabs. Je ne vous en blâme pas, moi aussi j’ai fait la confusion un instant, hésitant entre un défaut de prononciation du journaliste et un problème d’oreilles malpropres.

Le kébab, je voyais très bien de quoi il s’agissait. Généralement un succulent sandwich ou une galette composée de viande grillée à la broche et découpée en fines tranches, servie dans du pain avec des crudités, éventuellement des frites, et une sauce. Alors quand le journaliste a associé, kébab et morts, j’ai pensé à une éventuelle intoxication alimentaire, ce qui n’aurait rien d’étonnant car je ne suis pas certain que les conditions d’hygiène régissant les échoppes où sont vendus ces sandwichs soient réellement satisfaisantes.

Mais quand morts, kébabs, armée, attentats et enlèvements se sont retrouvés imbriqués dans le même sujet de reportage, j’ai compris qu’un intrus s’était glissé dans la série lexicale. Je ne suis pas particulièrement joueur mais si je voulais comprendre un tantinet ce qui se passait, il fallait qu’au plus vite je déniche l’usurpateur. Depuis ce jour, j’ai enrichi mon vocabulaire d’un nouveau mot, Chebab.

En Somalie, les Chebab («les jeunes » en arabe) sont des combattants djihadistes dont le nombre est estimé à plusieurs milliers. Beaucoup sont d'anciens militants des « Tribunaux islamiques », un mouvement qui s'est effondré en 2006 après avoir occupé une partie de la Somalie. À l'instar des talibans, ils veulent instaurer un État islamique régi par une application stricte de la charia.

Chebab et kébabs n’ont donc aucun rapport l’un avec l’autre. Les premiers veulent mettre la charia avant les bœufs, alors que les seconds selon les coutumes de chaque pays, n’y glissent que mouton, veau, dinde, poulet ou porc.