01/03/2011
Ombres dans la ville (3)
Ils sont à l’arrêt du bus, serrés l’un contre l’autre, plus très jeunes mais encore vaillants. Ils se tiennent par la main, non comme les écoliers qui gardent les bras tendus le long du corps, mais leurs deux mains en un nœud de doigts, enfouies dans la large poche du manteau de l’homme. On devine qu’ils ont l’habitude de se promener ainsi, leurs corps au plus près l’un de l’autre, elle, sa menotte bien au chaud dans sa poche à lui ; lui, heureux de la sentir si proche et de la protéger, comme on surprotège un enfant en bas âge qu’on emmène par les rues.
Dans le bus ils se sont assis sans que leurs mains ne se séparent et quand le contrôleur a réclamé leurs billets, il a extrait de son portefeuille leurs deux titres de transport. Avant de descendre, il s’est penché à son oreille pour lui parler, elle a souri en le regardant, ils sont sortis main dans la main, leurs paluches unies ont retrouvé le chemin de sa poche et ils se sont éloignés, le bonheur les talonnait comme un chien fidèle.
Elle et lui, nous les connaissons très bien, ma femme et moi.
07:00 Publié dans Echos de ma vie, Echos de ma ville | Tags : les mains, le couple | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |