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20/01/2012

L’heure du goûter

Il est accepté par tous que les enfants aient un quatre-heures, comme j’appelais cette collation quand j’étais gamin. Tartine de pain beurrée avec du sucre en poudre ou nappée de Nutella, biscuits divers, tranche de pain d’épices de mon temps, barres chocolatées dont je ne citerai pas la marque aujourd’hui, la sortie de l’école s’accompagnait d’une de ces douces récompenses revigorantes pour effacer une après-midi d’efforts.

Si pour les enfants la cause était entendue, les adultes eux pouvaient toujours se référer aux Britanniques et leur sacro-saint « Tea time », mais ce n’était pas vraiment dans l’air du temps ou bien c’était très marqué socialement.

Donc, pour moi qui vous cause, le goûter c’était pour les gosses ou les petites vieilles assises autour d’une table à nappe brodée. Etrange réaction quand j’y songe, car je ne suis pourtant pas le dernier à tendre mon assiette quand il s’agit de récupérer une part de tarte ou toute autre pâtisserie. Normalement, j’aurais dû militer pour le goûter pour tous, dès mon plus jeune âge ! Quand on est jeune, on ne sait pas toujours gérer au mieux ses propres intérêts. 

Pourtant, d’après mes informations, il semblerait que le « goûter » fasse un retour en force et ce n’est pas moi qui m’en plaindrais. Cette pause gourmande trouverait sa place dans nos sociétés d’excités stressés, à l’instar des petits jardins urbains où pousse la vivace contre toute attente, ou bien ces cyclistes qui défient les lois de la prudence élémentaire en circulant au milieu de la circulation automobile des grandes villes, exceptions qui redonnent espoir à ceux qui penseraient que la vraie vie s’est perdue à jamais.

Bien sûr, pour moi c’est facile de vanter cet instant de bonheur pris en milieu de journée puisque je ne travaille plus. Oui, je m’accorde désormais un goûter. Sans chichis ni excès. Un thé en sachet et quelques biscuits, c’est tout. Mais c’est un moment absolument merveilleux et rien que pour ça je regrette de n’avoir pas été à la retraite toute ma vie !

Vous le pouvez aussi ! Si vous me lisez et que vous travaillez (encore que si vous consulter ce blog, c’est que vous ne bossez pas, mais n’ayez crainte je n’ai pas pour habitude de cafter !), faites une petite pause en milieu d’après-midi. De toute façon ce sera bénéfique à votre rendement (argument à fournir à votre patron) car les méninges reposées, vous repartirez au turbin avec des forces décuplées. « La crise », « Travailler plus », « La concurrence ne se croise pas les bras », tout ce blabla n’est que propagande.

Indignez vous, réagissez et montrez-le. Une madeleine et un thé, un café et un biscuit, étalez votre quatre-heures sur votre bureau, dans moins d’une semaine tous vos collègues en feront autant. Un grand mouvement est en marche, rejoignez les adeptes du goûter, participez au printemps de la collation, ici les martyres ont le sourire en banane. L’heure du goûter est proche, ça ne tient qu’à vous.