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29/09/2008

On n'arrête pas le progrès

Depuis plusieurs mois déjà, se dévoile un nouveau jouet du progrès, une nouvelle merveille de la technologie, le fameux livre électronique. A l’instar de l’Ipod qui stocke un nombre phénoménal de morceaux de musique dans un petit objet au faible poids et encombrement, le livre électronique peut contenir une centaine d’ouvrages dans une petite tablette au format d’un livre de poche mais d’une épaisseur de quelques millimètres à peine. Différents boutons permettent de faire tourner les pages ou de se déplacer dans le texte. Je vous passe la description technique (augmentation de la taille des caractères par exemple, signets pour marquer une page etc.) qui peut varier d’un modèle à un autre, l’essentiel est là, nous pourrons bientôt nous balader avec notre bibliothèque dans notre poche de chemise ! L’objet marche déjà très fort au Japon et on le comprend aisément quand on songe aux Tokyoïtes tassés comme des sardines dans leurs métros, se tenant d’une main à la barre et de l’autre maniant d’un doigt leur livre électronique. Je ne me risquerai pas à critiquer cette évolution technologique à laquelle je céderai peut-être, j’ai bien un Ipod pour transporter ma musique dans les transports en commun. Néanmoins, je suis certain que je regretterai le poids du livre dans ma main, la texture du papier selon les collections ou les éditeurs, leur odeur quand ils sont très neufs, leur odeur quand ils sont très vieux, les jaquettes, bref l’objet en lui-même, le contenant avant le contenu. Il est évident que c’est le contenu qui prime, la qualité du texte qui prévaut sur la forme où il est offert, pourtant l’un ne va pas réellement sans l’autre. Un bon texte dans un beau livre donnera plus de plaisir que ce même texte dans une édition pourrie. Et le plaisir de contempler sa bibliothèque ? Cet aspect Harpagon, contemplant son or n’est pas négligeable dans les plaisirs collatéraux de la lecture. Et puis, pourra-t-on écrire ou souligner des phrases ou des mots dans ce livre électronique ? Je suppose que oui car techniquement ça me semble concevable. En effet quand je lis un livre, j’aime bien en souligner des passages que je trouve bien tournés, ou riches de sens ou encore avec lesquels je ne suis pas d’accord. J’ai aussi l’habitude, de souligner les mots que je ne connais pas, afin, de retour chez moi, dans rechercher la signification dans mes dictionnaires. Je me voyais très bien continuer à utiliser mes livres comme autrefois, tournant les pages d’un doigt humide, déplaçant le marque page au fur et à mesure de ma progression dans l’ouvrage, jusqu’à ma fin. Il semble que le futur voit les choses autrement.  Par contre le livre électronique offrira un dernier avantage qui n’est pas des moindres, il interdira les autodafés comme dans Farenheit 451 !