Lucky Peterson : Every Second A Fool Is Born

Mon contact m’avait prévenu succinctement « Le nouveau Lucky Peterson, c’est de la bombe ! ». Question bombe j’avais sous le coude un Fukushima qui mijotait lentement et je m’estimais comblé, mais je ne discute jamais les injonctions de mon contact. Deux heures plus tard, la galette à peine gravée tournait sur ma platine.

Lucky Peterson (de son vrai nom Judge Kenneth Peterson) est tombé dans la marmite du blues dès sa naissance en 1964 à Buffalo (USA) puisque son père musicien, tenait un club dans lequel il a eu l’occasion de croiser Muddy Waters ou Buddy Guy. Guitariste, organiste et chanteur, Lucky Peterson n’est pas une feignasse, la preuve il a enregistré deux albums en 2010 et alors que nous ne sommes qu’en mars son nouveau CD Every Second A Fool Is Born, vient de débarquer chez les disquaires. Je connaissais mal la discographie du musicien donc je ne pourrai pas comparer avec ses précédents opus, mais ce qui est certain c’est que celui-ci est réellement excellent.

Impossible de critiquer quoi que ce soit, le son est superbe, sa guitare en solo pour ainsi dire permanent est aérienne et subjugue et il s’avère qu’il est aussi très bon à l’orgue, son chant est hargneux quand il le faut et il s’est entouré d’une petite équipe de grand talent, la section rythmique batterie/basse est magistrale d’efficacité et le ronflement de la basse, comme un poêle bien réglé, est une merveille, de leur côté sa femme Tamara et la choriste Liz Mikel apportent une touche vocale plus qu’appréciable.

Les onze titres sont autant de réussites, impossible d’en privilégier un plus qu’un autre. Disons que sur After The Dance il y a aussi de l’harmonica, My Baby Changed est un titre lent nappé d’orgue où il chante divinement, Running Down The Railroad est une splendeur électro-acoustique avec des éclairs d’harmonica à la Muddy Waters, Have Mercy On Us est enrichi de voix féminines qui ne sont pas des fioritures mais de belles performances vocales. Si vous aimez le blues vous ne pouvez ignorer cet album, certainement l’un des meilleurs de l’année quand nous ferons les comptes fin décembre.   

 

Je n’ai pas trouvé de vidéo de qualité de Lucky Peterson jouant du blues dans le style de celui du disque, néanmoins le voici enregistré au New Morning en janvier reprenant Dust My Broom un classique de Robert Johnson.