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29/04/2008

Jiang Rong : Le Totem du Loup

948219637.jpgLe Totem du loup nous narre l’histoire d’un étudiant chinois envoyé en rééducation chez les peuples nomades de Mongolie en 1967 alors que nous sommes sous l’ère Mao et la Révolution Culturelle.

Le jeune lettré va vite tomber sous le charme de la vie mongole, faite de sagesse et de prévoyance où la Nature est déifiée et où le loup est un symbole tout puissant dont le peuple nomade descendant de Gengis Khan a fait son totem. Formé par le vieux Bilig, un chasseur émérite, Chen Zen va apprendre les règles de vie que nous enseigne la  Nature , le respect des animaux tués pour manger, la sélection naturelle et le grand cycle de la vie dans la steppe où chacun est la proie et le chasseur ce qui participe à l’équilibre général. La vie est rude en Mongolie mais tous en connaissent la loi et l’acceptent. Fasciné par les loups Chen Zen va tout faire pour en élever un afin de mieux comprendre le caractère de cet animal qui place la liberté au-dessus de tout.

Le bouquin fait un carton en Chine où on en a déjà vendu plus de 20 millions d’exemplaires car ses métaphores évoquent la vie politique et le joug qui empêche toute rébellion, alors que le loup devient un modèle à suivre pour le peuple Chinois s’il veut faire son trou dans un monde moderne où domine la logique de la compétition économique. Son auteur Jiang Rong (pseudonyme) est professeur d’histoire et d’économie né dans une famille de militaires et a passé une dizaine années en Mongolie comme volontaire. Sa connaissance de la nature et des mœurs des loups, marmottes et autres habitants de la steppe, font de son roman un magnifique livre d’éducation qui se lit à différents niveaux. Les droits cinématographiques ont déjà été achetés par Peter Jackson le réalisateur. Après le Seigneur des Anneaux, le Saigneur des Animaux ? Un bouquin vivement conseillé pour la bouffée d’espace et de liberté qui s’en dégage.

« Le louveteau mangeait ce qu’on lui donnait et dormait comme une souche. Mais il guettait la moindre occasion de s’enfuir. Pour lui, la vie était aussi précieuse que la liberté : il voulait l’une et l’autre ! On retrouve parfois cette force d’âme chez les humains, comme les révolutionnaires tombés dans les mains du Guomindang ou des Américains, mais ces militants ne formaient qu’une petite élite de la nation chinoise. Chez les loups c’était une qualité permanente, générale et transmise de génération en génération. Elle s’était également transmise au peuple mongol qui avait fait du loup son totem, respectant cet animal en tant que dieu de la Guerre et maître ancestral." 

Jiang Rong  Le Totem du Loup  chez Bourin Editeur 

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