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13/04/2009

J’en veux de vos beaux œufs !

Avec Pâques le temps de la résurrection est arrivé. La résurrection des chocolatiers bien entendu car vous noterez que pour ces professionnels, le temps des affaires est aligné sur le temps liturgique, Noël, Pâques et les communions. Le reste de l'année ils vivotent, ce n'est que lors de ces trois rendez-vous chrétiens qu'ils déploient leurs talents et leur artillerie. Chocolatier, une branche ecclésiastique méconnue ? Ce week-end passant devant leurs échoppes habituellement vides, j'ai vu des hordes de fidèles se presser à leurs portes en sages files comme à la communion du dimanche, non pas en attente d'hostie mais d'une friture richement emballée pour les plus démunis ou d'une grosse poulette garnie et enrubannée pour les plus riches. Sur l'autel de marbre de l'officiant en gants chirurgicaux, s'empilaient des plaques de chocolats noirs ou blancs, natures ou fourrées aux noisettes, des brisures vendues au poids, de gros œufs en chocolat luisants, des fritures en vrac et de petits œufs emballés dans du papier multicolore. Les étagères débordaient de ballotins rebondis, de sachets de toutes tailles et ventrus. De la boutique s'échappaient des odeurs douceâtres non pas d'encens mais sucrées, ravivant en chacun des souvenirs d'enfance, nous forçant à ralentir et jeter un œil gourmand vers ces vitrines tentantes où parfois une fontaine de chocolat liquide en mouvement perpétuel mettait un paroxysme à nos désirs. N'en pouvant plus d'envie contenue, j'entrais dans le temple impie et me jetant aux pieds de la vendeuse mes euros à la main, je m'écriais en sanglots « J'en veux de vos beaux œufs ! J'en veux ! »