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24/01/2009

Robert Alexis : La robe rouge

La robe.jpgRobert Alexis vit à Lyon, La robe rouge est son premier roman mais bien que paru il y a deux ans, c’est maintenant que je le découvre et c’est une divine surprise. Le livre est très court, moins de cent pages, mais intense et sans gras. L’action se déroule en un lieu non précisé (Europe centrale peut-être) à une époque non révélée non plus (XIX siècle je pense) mais ça n’a aucune importance. Un jeune officier issu de la noblesse ne se sent pas vraiment dans son élément au sein de la vie de garnison, comme étranger aux mœurs usuelles d’hommes vivant entre eux ou paillardise et rudesse sont le lot quotidien. Un jour l’un de ses subordonnés va lui présenter Rosetta une Italienne pas farouche. A partir de cet instant un scénario diabolique va s’enclencher où le hasard n’a pas sa place comme le découvrira bien trop tard le héros de cette histoire. Disons sans en dire plus qu’il ne faut pour ne pas dévoiler le sujet du roman, que l’officier va découvrir un monde de perversions qu’il ne soupçonnait pas et que lui-même va succomber en se révélant un autre par une sorte de outing inattendu qui passera aussi par un pacte tacite avec le Diable peut-être. Le texte n’est pas graveleux alors que le sujet aurait pu l’y faire glisser, la structure est constituée de nombreux paragraphes distincts et les mots sont simples. Le roman ne doit pas être jugé sur le pauvre résumé que j’ai tenté de faire, il faut le lire pour en apprécier l’atmosphère un peu vieillotte, l’ambiance mystérieuse et prenante, se laisser entraîner et séduire par cette histoire machiavélique qui révèle des aspects qu’on a l’habitude de garder secret sur la nature humaine. Beaucoup de choses en si peu de pages, bravo !

« Surtout quoique vous voyiez, qui que vous reconnaissiez, n’en faites pas cas. Contentez-vous d’ouvrir les yeux. Il y a là un spectacle qui vous intéressera. Dès l’entrée, je sus que je pénétrais dans un univers hors du commun. Des femmes déguisées en homme, des hommes travestis en femme se tenaient par la main. Certains invités portaient des masques. La villa se composait d’une enfilade de pièces liées entre elles par un long couloir. Il y avait parfois tant de monde qu’on avançait à peine. » 

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