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11/08/2010

Photographe de terrain

Depuis plusieurs mois maintenant j’ai commencé à m’intéresser à la photo d’insectes et depuis peu j’ai encore plus de temps à lui consacrer. Je me suis offert un appareil pas trop dispendieux, en tout cas largement au-dessus de mes connaissances techniques et me permettant d’obtenir de premiers clichés satisfaisants de mon point de vue d’amateur.

Dans un premier temps je me suis plongé dans les jardinières de mon balcon, terrain de chasse privilégié de mes débuts tâtonnants. Dès qu’une maigre mouche s’approchait d’un peu trop près de mes plantations ornementales, j’armais mon Canon et je shootais en veux-tu en voilà. L’avantage des appareils numériques c’est qu’on peut y aller sans retenue aucune, si la photo est ratée on l’efface et basta ! Mieux encore, si elle n’est pas terrible on peut la retoucher relativement facilement. Inutile de vous dire qu’avec mon appareil rivé à l’œil et le nez plongé dans mes bégonias, tout passant qui m’aura aperçu dans cette posture se sera interrogé, soit c’est un zinzin fétichiste amoureux de ses pots de fleurs, soit c’est un maniaque qui pense shooter incognito les petites filles qui passent sous sa fenêtre. Il est vrai que de ma position dominante et avec mon zoom, les décolletés de l’été ne peuvent rien me cacher, mais comme je l’ai dit au début, actuellement je suis dans ma période photos d’insectes. Chaque chose en son temps.

Après avoir pillé à outrance les ressources des floraisons de ma loggia, je commence à voir plus grand. Tel est l’Homme, donnez lui ça, il en voudra toujours plus. Je suis donc sorti au grand air, vers des terras incognitas, une image pour donner de l’exaltation à ma prose, car dans mon quartier le moindre caniveau est déjà cartographié depuis belle lurette, vous vous en doutez. Direction le parc de Marly. Le parc offre deux aspects, son bassin et ses jardins à la française et une zone supérieure moins léchée, steppe, garrigue, no man’s land qui mène à la forêt. A ce jour j’ai déniché en haut d’un long escalier de pierre reliant ces deux parties, une portion de terrain amorçant la plaine vierge où la végétation pousse sauvage et libre, propice à mon vice.

Des buissons de mûriers, des chardons en fleurs, des ombellifères, où se régale une faune ailée d’abeilles, de papillons et autres bestioles que je recherche. Ca suce, ça pompe, ça se gorge de pollens à s’en éclabousser les poils des pattes, ça zonzonne, ça bzzzbzzz, ça va et ça revient. Parfois ça se pose et j’ai le temps de faire une photo.

Sans m’en rendre compte, je marche, je tourne en rond, je gravis un sentier, je dévale une ravine, et comme les bestioles préfèrent se montrer quand il y a du soleil, je me prends une belle suée à leur cavaler au derrière toute la journée. Bref, quand je rentre chez moi je tire la langue. Photographe de terrain c’est un boulot fatigant. Commence ensuite, la seconde partie de l’aventure qui n’est pas la plus simple, donner un nom à mes modèles. Après avoir flingué toutes les photos ratées ou floues, je me plonge dans mes bouquins et Internet pour trouver l’identité de mes captifs virtuels. Et là ce n’est pas de la tarte quand on n’y connaît rien ! Prenons un exemple, la guêpe, tout le monde voit à quoi ça ressemble, taille fine et costume jaune et noir. Hé ! bien ! Sachez que les tenthrèdes ou les bembix rostrata leur ressemblent étrangement pour moi béotien. Pour peu que le rendu des couleurs diffère entre ma photo et celles que je consulte, chaque analyse m’éloigne un peu plus de la réponse recherchée.

Vous me direz que c’est mon problème et vous aurez raison à juste titre. Il n’empêche que cela m’occupe et la tête et les jambes – pour reprendre le titre d’une émission de télé de ma jeunesse – et que j’en suis très satisfait. Donc vous n’avez pas fini de voir le résultat de mes chasses affiché sur ce blog.

PS : vous ne verrez certainement jamais ici de photographies d’araignées, pour deux raisons majeures. La première c’est que j’ai une trouille atroce de ces bêtes (si j’en ai le courage, ça fera un bon sujet de note, un jour peut-être) et la seconde, que je fais prévaloir en premier d’habitude – mais ici nous sommes entre amis n’est-ce pas – c’est que ce ne sont pas des insectes ! Lui a six pattes, elle en a huit.