Au pionnier inconnu

Comme très souvent, c’est dans le parc de Marly que ça se passe. Dans une zone éloignée de la fréquentation habituelle des promeneurs venus faire le plein d’oxygène et de vue reposante. Et puisque nous parlons de vue, ça tombe on ne peut mieux puisque le pionnier du titre de ce billet doit à cette heure plisser les yeux s’il veut me lire.

Globalement, notre affaire du jour rejoint un peu les fameux cadenas fixés sur les rambardes du Pont des Arts, ou bien encore les béquilles accrochées aux murs de la grotte de Lourdes à moins qu’on ne se rapproche des centaines de soutiens-gorges pendus au plafond d’un bar situé sur la Route 66.

Cadenas, béquille ou soutif, un jour il en est un qui eut l’idée d’exposer l’objet. Bonne ou mauvaise idée, là n’est pas la question, mais le premier – quasi pionnier – a du hésiter avant de se lancer. Si la masse fait effet, un seul cadenas ou mieux encore, un seul soutien-gorge pendant du plafond devait être d’un ridicule sans nom. Mais il, ou elle, a osé.

Certainement que le même cas de conscience s’est posé pour « mon » pionnier quand dans ce coin perdu du parc, sur le grillage le séparant de la forêt, il a accroché sa paire de lunettes dans l’espoir insensé de lancer une mode. Ses chances de réussite étaient nulles jusqu’alors mais par ce billet bienveillant à son égard, porté à la connaissance de tous maintenant, un buzz va naître et se répandre. Pour sûr.