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08/03/2011

C’est la faute au platane

Dimanche à Lille, une marche silencieuse a attiré 800 personnes selon une dépêche de l’AFP. Cette action cherchait à rendre hommage à la disparition de trois jeunes gens retrouvés noyés dans un canal, séparément et à quelques mois d’intervalle. Néanmoins les motifs profonds de ce rassemblement sont divers, certains n’y voyaient qu’un hommage sobre, d’autres voulaient faire savoir qu’ils refusaient la thèse officielle de l’accident tandis que quelques uns encore demandaient la sécurisation des berges du canal.  

Mon propos n’est pas de moquer la douleur des familles ou amis de ces jeunes gens, bien évidemment, mais de m’étonner devant deux points assez caractéristiques de notre époque. Le premier, c’est celui de ne jamais accepter la thèse officielle – ici les enquêteurs privilégient la thèse de l’accident – comme si il y avait toujours quelque chose à cacher, un complot qui ne devait pas être révélé. Cela montre où en est tombé le degré de confiance entre les individus et les institutions de ce pays (mais j’ai le sentiment qu’il en est de même ailleurs).

Ensuite le second point, concerne ceux qui réclament l’aménagement des berges du canal comme réponse et solution « évidente » pour que ces accidents ne se répètent plus. Par cette revendication ils voudraient nous faire croire que c’est le canal qui est responsable de cette tragédie, tout comme on a fait porté le chapeau aux platanes qui longeaient nos routes nationales lors d’accidents de voitures meurtriers. Sauf preuve du contraire, les platanes n’ont jamais bougé de leur bordure de route, ce sont les voitures qui sont venues se jeter dans leurs bras ! Jamais l’inverse que je sache ? Idem ici, le canal ne s’est certainement pas rué sur les noyés. Par contre, les trois hommes sortaient de soirées arrosées et festives …

Alors que va-t-on faire, mettre des barrières tout le long du canal, tendre des filets le long des berges comme pour les trapézistes, ou carrément assécher le lit de ce canal qui doit certainement exister depuis une éternité et qui n’avait jamais embêté personne jusqu’à ce jour ? « Quand le sage montre la lune, le fou regarde le doigt » dit un proverbe bien connu. Nous sommes tous devenus fous.