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19/07/2012

Les super-héros

Alors que les écrans de cinéma débordent de films exploitant la veine des super-héros, de Spiderman à Batman et toute la clique des musculeux investis de pouvoirs surnaturels, je reste interdit devant cette déferlante qui me reste étrangère.

J’ai essayé de m’intéresser à ce genre cinématographique mais en pure perte de temps, car jamais je n’ai réussi à y trouver quoi que ce soit qui me tire du profond ennui dans lequel me plonge ce cinéma. J’ai tâté du Batman quand Jack Nicholson jouait le Joker, pensant que le grand acteur suffirait à mon bonheur, ce fut raté. J’ai aussi tenté ma chance avec les super-héros en mode féminin, genre Catwoman avec Halle Berry, espérant que de jolies courbes pourraient me happer vers cet univers qui ne veut pas de moi – ou l’inverse, ce fut pire encore. Du coup j’ai renoncé.

Je dois reconnaître que ces films sont des adaptations plus ou moins libres de BD américaines à l’origine et que ces mêmes bandes dessinées ne m’ont jamais passionné non plus. Pourtant j’ai eu une longue période étalée sur de nombreuses années d’adolescence où j’adorais la BD en général, mais du côté américain je lorgnais plutôt sur Robert Crumb ou l’équipe de Mad. La seule BD ayant un léger rapport avec les super-héros et que j’aimais bien, c’était Le Fantôme, mais si le héros portait une tenue se rapprochant de celle de Superman, il n’avait pas de pouvoirs spéciaux.  

J’ai supposé qu’en fait c’étaient les superpouvoirs qui m’agaçaient. Mais la piste ne m’a pas semblé probante car d’un autre côté, j’ai adoré et plus encore, les récits des mythologies grecque et romaine, les douze travaux d’Hercule, Jason et la Toison d’or, Ulysse et son Odyssée etc. Or les Dieux ne manquent pas d’user de leurs dons surnaturels et les Déesses ne sont pas en reste, les sorcières jouent de leurs filtres magiques et les gros costauds de leurs muscles. Alors ?

Dans Psychanalyse des contes de fées, Bruno Bettelheim abordait l’aspect caché des contes pour enfant pour en donner son interprétation psychanalytique. Les super-héros étant des contes de fées modernes, faudrait-il que j‘entame une analyse pour comprendre mon rejet de ces super-héros ? Sans aller si loin, en y réfléchissant alors que j’écris ce billet, je discerne un début de piste. Tous ces héros sont masqués ou bien cachent leur identité réelle sous un costume. Batman, Superman, Spiderman, héros positifs ne voulant que le bien pour l’humanité, sont planqués sous des collants moulants qui masquent autant leurs roubignoles que leur identité. Pourquoi les Bons se dissimulent-ils, alors qu’en général ce sont les Méchants qui s’attribuent cet aspect secret ? Une question bien posée, contient toujours sa réponse en elle.

Je crois avoir mis le doigt sur mon problème. Je n’aime pas trop les faux-culs, les gens pas francs du collier, toute cette engeance qui s’avance masquée, à l’exception de Zorro bien entendu (mais ce n’est pas non plus un super-héros) car il faut toujours citer une exception pour montrer son sérieux et son objectivité d’analyse. J’emploie « masqué », au propre comme au figuré, qu’il ait un loup sur le visage ou bien une double identité, le super-héros se dissimule.

Quand on agit masqué, c’est qu’on a quelque chose à cacher ! Donc méfiance. Or, se méfier d’un soi-disant super-héros, est-ce la meilleure manière d’entamer une relation solide et amicale avec ce genre de personnage, moi je réponds non ! Dès lors tout s’explique et mon désintérêt pour ces super-héros, que ce soit au cinéma ou dans les BD, devient logique.   

 

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