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29/04/2010

Les cabanes

Il y a deux ou trois semaines, par un matin frisquet alors que je rejoignais mon bureau sis rue du Temple, comme je passais comme chaque jour devant le Centre Pompidou, mon attention fut attirée par une excroissance fixée sur les tubulures métalliques du musée parisien. Intrigué mais la tête ailleurs comme souvent aux aurores, je passais mon chemin.

Le lendemain je me suis intéressé au « problème ». Une sorte de construction grossière en planches de bois était accrochée au flanc du bâtiment. Cette plate-forme pouvait éventuellement servir à des ouvriers embauchés pour un travail de rénovation, pourtant l'aspect bringuebalant de certaines planches n'incitait pas à prendre au sérieux cette hypothèse. Le jour suivant une seconde cabane, car il s'agissait réellement d'une cabane, je la voyais mieux car elle était beaucoup plus proche de mon trajet que la précédente, s'agrippait à son tour aux poutrelles. Quèsaco ? Ces cabanes de bois, mini-chalets de bois clair ou sortes de nids pour certaines se mirent à pousser comme des champignons et elles sont désormais six.

Je ne pouvais pas rester dans l'interrogation longtemps alors je me suis renseigné. Il s'agit d'une œuvre artistique de Tadashi Kawamata, professeur à l'Ecole des Beaux-arts de Paris destinée à inciter le public à regarder le bâtiment et son environnement avec un œil neuf. Et ça marche, la preuve ! Tous les jours je passe devant le musée, machinalement, à peine si j'y jette un œil, à peine si je remarque l'affiche monstrueuse qui annonce les expositions d'envergure ou bien le gigantesque drapeau tricolore qui drape l'un de ses flancs lors des cérémonies nationales. Mais ces jours-ci, tous les matins ces cabanes - Kawamata les nomme « Huts » - me tirent un sourire ce qui est déjà beaucoup.

Elles évoquent les cabanes dans les arbres qu'on rêve tous de construire quand on est enfant. Rêve jamais exaucé dans mon cas, moi l'enfant de la ville. Ou bien ces chalets perdus dans les montagnes propices à enflammer mon imagination. Le contraste du bois clair sur les armatures métalliques grisâtres joue en faveur de l'œuvre, la vie semble reprendre enfin ses droits sur le squelette mort qui encombre l'espace Beaubourg.

Ces constructions doivent rester là jusqu'au mois de juin je crois, les pigeons sont eux aussi ravis !    

 

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