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21/12/2008

Minuit chrétien

Le décor est planté depuis quelques temps et ma lettre au Père Noël envoyée, tout cela je vous l’ai déjà expliqué ces derniers jours. Il reste encore un point pour parfaire l’ambiance et c’est le dernier week-end avant la Nativité que je le règle, c'est-à-dire que des tréfonds de ma discothèque j’exhume un CD de chants de Noël que je vais faire tourner jusqu’au 25. Pas en boucle, mais souvent. « Minuit chrétien c’est l’heure solennelle où l’Enfant Dieu descendit jusqu’à nous… » le chant qui symbolise pour moi Noël. Parallèlement à la voix ample du chanteur qui s’applique à articuler, j’entends la voix de mon grand-père qui lentement vient se superposer à l’enregistrement puis finit par le couvrir. Le papy amoureux d’Art Lyrique se targuait d’un don vocal le plaçant au-dessus de la moyenne l’autorisant à tutoyer les plus grands par le biais de son pick-up crachotant. Tous les prétextes étaient bons pour qu’il nous balance un de ses airs préférés, une communion, une réunion de famille, les fêtes de fin d’année. Gamin je m’émerveillais de voir le petit homme se lever de son fauteuil, les mains dans les poches, entonner à pleine voix son répertoire, au fur et à mesure que l’air prenait de l’ampleur, son visage prenait des couleurs carmin, ses cordes vocales tendaient sa gorge de crapaud-buffle. Avec les années le répertoire n’évolua pas, les prouesses vocales perdirent de leur brillance, mes oreilles se fatiguèrent mais son acharnement ne recula pas. Bref, il nous les cassait gentiment avec ses Tino Rossi, Ivan Rebroff et André Dassary. Un peu comme moi quand j’évoque mes idoles des Sixties. Le grand-père est parti depuis longtemps, Noël subsiste et mes disques me téléportent au pays de mon enfance. « O Tannenbaum », mon beau sapin reste toujours merveilleux à cette époque de l’année et « La douce nuit, sainte nuit » apaise encore mon âme quand je l’écoute dans la pénombre de l’appartement à peine éclairé par les guirlandes lumineuses du sapin. « … petit papa Noël quand tu descendras du ciel avec des jouets par milliers n’oublie pas mon petit soulier… »