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08/12/2007

23 Chemin des Sablons

La journée de boulot terminée, le train m’a ramené de Paris dans ma banlieue, il n’est pas si tard mais déjà la nuit est tombée car nous sommes en décembre. Les passagers du train se dispersent dans les rues, j’ai remonté mon col et ajusté ma casquette, je m’engage dans les ruelles pavillonnaires qui conduisent à mon domicile. Dans les maisons, les fenêtres éclairées font de petits écrans où se joue le spectacle de la vie de tous les jours. Un vieillard dans son fauteuil suit une émission télévisée, ici c’est un enfant penché sur son devoir, là une femme s’active déjà dans la cuisine, en grande conversation avec son mari mais muette pour moi qui passe. Dans les jardins plongés dans l’obscurité les oiseaux se font discrets et les chiens, pas si bêtes, sont rentrés se vautrer sur le tapis du salon, un œil sur leur gamelle. A cette époque, je contourne le parc Jean Vitold pour éviter de salir de boue mes chaussures, la rue descend puis remonte fortement, j’accélère, c’est mon quart d’heure de sport quotidien. Je tourne à droite dans le Chemin des Sablons, je ne vois rien encore mais je sais. Encore quelques centaines de mètres et dans l’enfilade des pavillons sur le trottoir de gauche, parmi les arbres, j’aperçois les lueurs que j’espère et attends avec impatience. Je dépasse la maison de mon médecin, j’approche du n° 23, dans le petit jardin bien entretenu, le sapin majestueux s’est paré de ses guirlandes lumineuses multicolores. Dans l’éclairage public blafard, ce sapin de Noël sans vulgarité est une merveille tous les ans renouvelée, comme un phare élégant annonçant les fêtes. Je ne connais pas les propriétaires de cette jolie petite maison et j’ai plusieurs fois hésité à leur glisser un mot dans leur boite aux lettres pour les féliciter et les remercier du plaisir qu’il me donne à perpétuer la tradition. Maintenant c’est fait.