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24/06/2008

Constat à l'amiable

J'étais encore au volant de ma R.8, elle m'en a fait voir celle-là, et je reconduisais un copain chez lui. Il était deux ou trois heures du matin dans les années 70, nous traversions le vieil Argenteuil qui est un dédale de ruelles mal éclairées. Le quartier était désert et endormi. L'autoradio marchait en sourdine quand le présentateur annonça le prochain disque "... et maintenant... les Who ! Avec Won't get fooled again !!!" J'adore ce morceau, surtout le passage où le chanteur déclare "... pick up my guitar and play / just like yesterday...". Mon poste étant placé très bas sous le tableau de bord, je me penchais pour mettre le son à fond. A peine venais-je de toucher le bouton du volume qu'un bolide surgit de ma droite et nous emboutit. Le choc fut tellement violent que ma voiture resta plantée en plein milieu du carrefour. Le pare choc se retrouvant à la hauteur du pare-brise qui lui-même s'était répandu sur nos genoux ! Nous n'étions pas blessés, seulement sonnés. En sortant de l'épave, je cherchai des yeux l'autre véhicule. Celui-ci, une vieille P.60, avait fini sa course dans un jardin, arrachant la clôture grillagée. Les passagers ne bougeaient pas, le conducteur affalé sur son volant et l'autre effondré sur son siège, à la place du mort. Soyons francs, moi et mon copain étions bien emmerdés ! Comme nous approchions de la voiture, les deux hommes commencèrent à remuer et à geindre. Avec bien du mal, ils s'extraient de leur poubelle à roues, nous invectivant en arabe. Soit disant qu'ils étaient blessés et même mourants. C'est à cet instant qu'une voiture se gara près de nous et qu'un type que nous ne connaissions, ni d'Eve ni d'Adam, prit la situation en main. Le gars avait l'habitude des accidents routiers et en moins de deux il rédigea un constat à l'amiable. De leur côté les deux accidentés se plaignaient de maux de tête et paraissaient vouloir obtenir une réparation financière. Mais quand il leur fut proposé d'aller chercher la police pour dresser un procès verbal plus officiel, les éclopés retrouvèrent leur vigueur. Après avoir poussé ma voiture le long d'un trottoir, le type proposa de nous raccompagner, moi  et mon copain. Les deux arabes, eux, étaient déjà en route, à pied, vers Gennevilliers. Le loubard voulait nous offrir un pot chez lui, mais quand sa femme nous accueillit par des jurons, vu qu'il avait oublié sa clef et qu'il était près de quatre heures du matin, l'affaire tourna court. Maintenant, quand Won't get fooled again passe à la radio et que je suis en voiture, je me gare vite fait !