12/07/2011
Le Livre des Transformations
A vouloir suivre l’actualité quotidienne de trop près j’en attrape le vertige, chaque jour l’impensable est repoussé d’un cran, l’incroyable est dépassé, la surprise m’étonne moi qui ne m’étonnais de rien jadis d’où une stupéfaction plus grande encore. Un peu las aussi du feuilleton DSK qui paraît sans fin, j’ai eu envie de m’occuper de moi seul et de mon actualité, mieux encore de mon avenir !
J’ai retrouvé sur un rayonnage de ma bibliothèque, mon exemplaire du Livre des Transformations, une édition de 1973 dans laquelle je n’avais plus remis le nez depuis mes années post-hippie. Vous pouvez rire, ça ne vous fera pas de mal et moi ça ne me contrarie pas, je ne regrette rien et mieux encore, j’ai la nostalgie de cette époque. Mais on ne refait pas le monde et la machine à remonter le temps n’ayant jamais été mise au point que je sache, il ne me reste que ces traces comme ce bouquin pour me rappeler le passé, alors que paradoxalement il est censé m’aider à vivre l’avenir.
Le Livre des Transformations est aussi connu sous le nom de Yi King, un oracle d’origine chinoise dont la date de rédaction remonte à une époque mal définie comprise entre le début du VIIIe siècle avant J.C. et les débuts de l’ère chrétienne, une belle fourchette pour des gens qui n’utilisent que les baguettes.
Je vais essayer de vous expliquer comment on utilise ce livre. Explications très approximatives car trop longues et trop complexes à développer ici, je n’ai ni la place ni les compétences pour expliciter cet ouvrage où l’on retrouve les racines communes du confucianisme et du taoïsme, rien que ça ! Le vieux livre nous aide à en retirer des enseignements, conseils et indications pour la vie de tous les jours. Une action va vous montrer des « signes » et par l’étude de ces signes codifiés dans le Yi King, vous en déterminez des enseignements sur votre vie à cet instant.
L’action consiste à créer les signes. J’utilise trois pièces de monnaie que je jette sur le sol, elles tombent sur pile ou face, pile sera le Yang et vaudra 3 points, face sera le Yin qui vaudra 2 points. A chaque jet on comptabilise le nombre de points, ce qui donne quatre valeurs possibles, 7 qui sera représenté par un trait continu, 8 par un trait pointillé, 6 et 9 sont des subtilités de traits que je vous épargne. Les jets sont répétés six fois, les trois premiers traits correspondent au trigramme inférieur, les trois autres au trigramme supérieur, le tout formant un hexagramme. Il y a 8 trigrammes et 64 hexagrammes. Chaque trigramme et hexagramme a un nom et une signification indépendante révélée dans le Yi King sous forme allégorique qui doit être analysée et interprétée en fonction de leurs associations, du type de traits qui les constituent etc.
Par exemple, l’hexagramme nommé LIU (Le voyageur) est composé des trigrammes (inférieur) KEN : l’immobilisation, la montagne et (supérieur) LI : ce qui s’attache, le feu. L’hexagramme exprime l’idée de succès par la petitesse, chez le voyageur la persévérance est avantageuse. Le voyage ne requiert pas d'être brave, mais avisé. Se retrouver dans une situation où il faut faire preuve de courage c'est avoir commis au préalable, une erreur de jugement. C'est pour cela que le voyage est une des meilleures écoles de peur et de modestie.
Comme je vous l’ai dit, il s’agit d’une approche du Yi King en gros. On ne lit pas le Livre des Transformations comme un bouquin de recettes de cuisine, il faut s’en pénétrer et l’étudier longuement et même alors, « il est nettement affirmé qu’une capacité intérieure est nécessaire en vue de l’intelligence du Livre, faute de quoi celui-ci demeurera fermé comme de sept sceaux. Si celui qui consulte l’oracle n’est pas en contact avec la Voie, il ne reçoit pas de réponse sensée, car cela ne servirait de rien. »
Finalement, j’ai lancé mes pièces six fois, j’en ai déduit les deux trigrammes et l’hexagramme mais quand je me suis plongé dans le sens à leur donner, l’hermétisme des réponses m’a laissé perplexe, comprenant que je n’étais pas en contact avec la Voie, j’ai abandonné, les pièces ont retrouvé leur place dans mon porte-monnaie pour une utilisation ultérieure plus évidente et mon vieux Yi King a repris sa place sur l’étagère de ma bibliothèque.
07:04 Publié dans Echos de ma vie, Echos du monde | Tags : yi king, livre des transformations, ésotérisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |