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17/07/2007

Ite missa est

Benoît XVI vient de libéraliser la liturgie des messes et à partir du 14 septembre, attention la date est précise comme pour les soldes, les prêtres pourront dire la messe en latin comme autrefois. Encore faudra-t-il qu’ils sachent le latin, présupposé qui n’est pas assuré car tout se perd ma brave dame. Certains y verront un retour à des pratiques archaïques, d’autres une ouverture à toutes les sensibilités. Moi, je n’ai connu que la version en latin quand j’étais au catéchisme le jeudi et à la messe le dimanche. Après la communion j’ai largué les soutanes et les risques insensés que je courrais peut-être, à trop fréquenter les sacristies si l’on en croît les révélations chaque jour plus nombreuses des victimes innocentes des crucifixions en rose. Donc, moi qui ne connaît que la messe en latin, je dois dire que ça avait de la gueule et si vous n’aviez pas votre missel à la main pour suivre l’action vous risquiez à tout moment de foirer la chorégraphie générale, debout quand il fallait s’asseoir et à genoux sur le prie-dieu quand il fallait se lever, sans parler du chant chorale qui vous obligeait à des « Humm !Humm ! » discrets si vous ratiez le premier couplet, perdu dans votre livre saint et ce karaoké sacré. Pourtant je garde une certaine nostalgie de cette époque, de ces rites secrets et en partie incompréhensibles. Un spectacle mystique d’or et de satin, d’encens et de cierges, de chants et d’orgue dont le mystère était renforcé par ce latin dont je ne comprenais pas un traître mot mais qui en était l’essence même. Pour résumer ma pensée, je dirai que la messe en latin, c’est comme un film de Woody Allen en version originale. Même si on ne parle pas sa langue, le ton et la musique qui se dégagent de son phrasé sont uniques et constituent une part importante de l’intérêt qu’on lui porte. De gustibus et coloribus non disputandum !      

 

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