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09/09/2007

Longtemps j'ai pensé faire tintin !

J’ai eu bien des malheurs. Enfant, mes bons résultats scolaires me donnaient droit à un album de Tintin d’Hergé à chaque tombée de bulletin ce qui m’a permis d’être l’heureux possesseur de la collection complète des aventures du petit reporter et de son chien malin. Le malheur, j’y viens, c’est qu’un jour, adolescent et n’ayant plus les mêmes centres d’intérêts, acculé à un choix cornélien de disponibilité et de place dans un appartement devenu trop petit, ma belle collection fût donnée à je ne sais quelle collectivité locale. Je vois d’ici vos joues blêmir et vos cheveux se dresser sur vos têtes tout en songeant in petto « Le con ! Se séparer d’un tel joyau ! ». Je ne vous en veux pas, je suis arrivé à la même conclusion que vous bien des années plus tard. Quand adulte, je me suis remémoré les bons moments que j’avais passés à la lecture de ces bandes dessinées magnifiques et qu’il en serait certainement de même si je m’y replongeais. J’ai alors foncé dans un de ces temples qui met la culture à la portée de tous et au rayon livres j’ai cherché les traces de mes plaisirs d’antan. Oh ! J’ai bien retrouvé les titres connus, mais quelle horreur, les planches n’étaient plus protégées par ces couvertures aux tranches rouges et toilées que je connaissais si bien. J’étais en présence d’un ersatz, un objet quelconque dont les tomes alignés sur les étagères du marchand, se distinguaient à peine des Astérix ou des Boule et Bill, pire encore il en existait une version dans un format « plus pratique » ridiculement réduit ! Stupeur et tremblements, tous mes espoirs de retour aux temps anciens s’écroulaient. J’en étais resté là et à deviner la petite larme qui vous vient à l’œil, je comprends que vous saisissez mieux la première phrase de ce texte. Parfois, chez des libraires spécialisés je tombais sur ces perles recherchées, mais à des prix repoussant l’espoir aux limites du désespoir. Et puis un jour, hasard ou destinée, traînant au rayon BD du fameux Bhv, des tranches rouges et anonymes sur une étagère ont attiré mon regard. Je ne fais pas durer plus longtemps le suspense, vous m’avez compris, j’ai retrouvé mon enfance envolée, comme Proust avec sa madeleine. Les éditions Casterman proposent une réédition des Aventures de Tintin en fac-similé. Le même format, la reliure quasiment identique et ce papier dont j’ai crû retrouver l’odeur et le grain. Quelle merveille, quel bonheur. J’ai déjà fait l’emplette de plusieurs volumes et ils vont tous, sous peu, retrouver la maison, petits chenapans qui ont fait si peur à leur papa ! Depuis, chaque soir, avant de me coucher je me replonge dans Coke en Stock ou Le Crabe aux Pinces d’Or avec le capitaine Haddock, les Dupond Dupont, ce cher Milou, Tournesol et la Castafiore. J ’ai bien du bonheur.      

 

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