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10/11/2007

La visite au temple

Une fois de plus j’étais retourné au Temple. Une fois de plus j’avais monté le long escalier majestueux qui mène aux trésors répartis en zones et travées moquettées pour anéantir le bruit du pas lourd des pèlerins avides de nouveautés à peine sorties. Ma liste à la main je ratissais les bacs et présentoirs, puis les bras chargés, après un passage obligé autant que douloureux à la caisse, je m’enfuis de chez Virgin pour retrouver ma chapelle et me soumettre à la pénitence.

 

 

978e84015c85f7e8634e14576bac15e6.jpgThe Pretty Things : Balboa Island

 

Les vieux sont de retour, après leur come-back réussi de 1999, la bande à Phil May (chant) et Dick Taylor (guitare) balance un nouvel album sur le marché. L’air mauvais, costars et lunettes noirs comme sortis de Men In Black, les teigneux se la jouent rock’n roll. Ce n’est pas désagréable du tout même si eux tout comme nous, ne sommes pas dupes. C’est du rock de vieux, joué par des vieux pour des vieux. Mais tant qu’il y aura des mecs comme les Pretty Things pour entretenir la flamme, il y aura des types comme moi pour taper du pied à l’écoute de Pretty Beat avec ses guitares et son harmonica.

 

 

dac74c35ecc2852a66c170ec5cb44832.jpgNeil Young : Chrome Dreams II

 

Après le live enregistré en 1971 et sorti il y a quelques mois à peine, ce nouvel album nous replonge dans un passé glorieux et musicalement riche. Le premier morceau Beautiful Bluebird semble directement sorti de Harvest l’album mythique. Le troisième titre Ordinary People avec ses 18mn13 fait office de pièce de résistance avec ses guitares électriques et ses sax. Un bon disque mais pas autant que le disent les critiques dans les revues spécialisées. 

 

 

151d65d4b14897f88b1c96a24006cd9c.jpgRobert Plant & Alison Krauss : Raising Sand

 

J’attendais avec impatience et curiosité ce nouvel opus de Robert Plant. Un peu largué par ses expériences de World-Music, cet acoquinement avec une chanteuse de country laissait espérer un retour à une musique plus classique. J’étais quand même un peu désemparé pour donner mon avis sur ce CD quand après plusieurs écoutes, au casque, aux enceintes, à bas volume ou à donf, le joyau émergea de sa gangue. Le disque est très beau, tout en climats particulièrement réussis quand le couple unit ses deux voix à la pedal steel guitare (Killing the Blues ou Through The Morning,Through The Night). Parfois on retrouve, un peu, la voix du Robert Plant ex-hurleur de Led Zeppelin s’il faut le rappeler (Fortune Teller ou Let Your Loss Be Your Lesson) mais pas de gueulante, aucun exploit vocal, aucun morceau où les chiens sont lâchés (seul Gone Gone Gone peut-être ?). Un disque très zen, le disque de la maturité.   

 

 

f52bd45d286f743d785307d54458dfa2.jpgBettye LaVette : The Scene Of The Crime

 

Enfin j’ai gardé pour la fin cette pépite, pour ceux qui ont eu l’endurance de finir cette longue chronique. Illustre inconnue pour moi il y a encore quelques semaines, j’étale ici mon inculture car la péronnelle est née en 1946 et a débuté dans le métier à 16 ans sur la scène de Detroit. Inutile de préciser que nous sommes ici dans le registre de la soul music et la dame, pour vous donner une toute petite idée, a une voix dans le genre de celle de la Tina Turner à ses débuts. De la bombe ! Ajoutez-y des tripes et ça vous donne un titre sublime comme Jealousy. Tout l’album est à tomber sur le cul, c’est la bonne nouvelle ; la mauvaise, c’est qu’il va falloir que j’explore la discographie de madame LaVette pour combler mes lacunes.

 

 

J’en étais quitte pour un acte de contrition et une nouvelle visite au Temple dans les semaines prochaines. Pardonnez-moi Seigneur de ne pas connaître toutes les putains de voix de Dieu qui cassent la baraque ! Alléluia !

 

 

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