26/03/2008
Qui va leur dire ?
Le rapprochement entre ma boîte et la maison mère se fait de plus en plus prégnant. Comme un pays vaincu nous devons nous plier aux intérêts supérieurs cédant aux vainqueurs les postes clés afin qu’ils y placent leurs hommes (en fait surtout des femmes) et fassent régner leurs lois. Chaque jour apporte son lot d’ébahissement devant les pratiques en vigueur chez les « autres ». On a l’impression d’entrer dans Brazil le film de Terry Gilliam ou dans une administration soviétique de la grande époque, avec ses structures hiérarchiques lourdingues et tentaculaires, où la moindre demande doit faire l’objet d’un courriel adressé à cinquante destinataires en copie et une dizaine en destinataires. Tout étant budgété la première étape consiste à déterminer à quel budget doit être affectée votre demande, puis il faut qu’un des destinataires du courriel veuille bien la prendre à son compte et qu’il la traite, c'est-à-dire qu’il la fasse suivre à un collègue voire un sous-traitant qui lui-même etc. Bien entendu rien n’avance très vite. Par contre ce qui avance rapidement c’est notre intégration dans ce merdier, véritables sables mouvants qui paralysent tout esprit d’indépendance. Par contre, quand je ne m’énerve pas et que j’essaie d’observer avec un œil impartial, j’ai la nette sensation d’entrer dans une entreprise de science-fiction, où ce ne sont plus les hommes qui décident, mais la Machine. La maison mère ne paraît pas se rendre compte que ses structures ont engendré leur propre vie et que ce sont elles qui commencent à diriger la boutique ! D’ailleurs pour assujettir un peu plus les humains, elle se dote d’un outil informatique monstrueux, construit comme une usine à gaz et ne répondant qu’imparfaitement aux besoins réels des utilisateurs, mais dont les sommes déjà investies interdisent tout retour en arrière. Bien entendu, toute les composantes ou filiales de l’Entreprise doivent elles aussi adhérer à ce projet. L’uniformisation des outils est sensée faciliter la tâche de tous, elle est plus certainement le moyen de nous tenir tous à sa botte.
15:48 Publié dans Echos de ma boîte | Tags : brazil, la machine | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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