Le grand sommeil

Chaque jour l'actualité nous apporte son lot de forcenés effrénés, de tarés armés, de tueurs en vadrouille, de dézingueurs en gros. L'exceptionnel devient banalement courant, l'exception est devenue la règle. Rien que pour la journée d'aujourd'hui et à cette heure elle n'est pas terminée, nous apprenons qu'un adolescent de 17 ans a tué onze personnes dans un collège près de Stuttgart en Allemagne. Le scénario est devenu classique, vêtu d'une tenue de camouflage il entre dans l'établissement armé jusqu'aux dents et défouraille à tous vents. Hier dans une petite ville de l'Alabama un homme armé a rétamé au moins dix personnes, membres de sa famille et voisins, adultes ou enfants. Le journaliste du Figaro précise avec beaucoup de tact que « la majorité du centre-ville a été bouclée pour la nuit alors que plusieurs corps de police menaient l'enquête ». Il s'agit bien entendu des corps encore vivants. Hier c'est une vingtaine de jeunes gens qui ont attaqué un lycée à Gragny (Seine-Saint-Denis) avec des barres de fer et des marteaux faisant une douzaine de blessés. Il y a quelques mois à peine, des collègues probablement, avaient attaqué un commissariat et nous ne nous étonnons plus quand des bandes s'écharpent dans les centres commerciaux ou les gares. 

Alors quand un sondage nous apprend que les Français dorment moins, nous avons « perdu » 1h30 de sommeil en cinquante ans (soit un mois et demi par an !) on se demande pourquoi l'INSV (Institut national du sommeil et de la vigilance) cherche à savoir pourquoi. La réponse semble couler de source, quand on entend toutes ces horreurs à la télé et la radio, il est certain qu'on a du mal à trouver le sommeil !