La Vache qui rit

On ne présente plus la Vache qui rit, la brave bête qui depuis 1921 - hé ! oui, cela ne nous rajeunit pas ! - illustre les boîtes de fromage de sa bonne bouille hilare et rouge aux oreilles ornées de pendentifs, sortes de créoles pleines, en forme de boite de fromage.

Doit-on parler de fromage quand on évoque la Vache qui rit ? Par facilité de langage je veux bien l'admettre mais ce serait faire un trop grand honneur à cette pâte à tartiner si on l'ajoutait à la liste déjà longue des fromages français. Je me vois mal présenter trois parts de VQR sur le plateau de camembert, comté, cabécou ou autres servi à mes invités. Par contre, existe-t-il plus pratique que ces portions emballées individuellement dans leur papier d'aluminium quand on part en randonnée, ne sont-elles pas mignonnes ces petites boîtes rondes dans le réfrigérateur ? Et cet astucieux emballage qui enrobe le triangle de pâte fromagère, une languette de papier rouge qu'on tire pour libérer la molle pâte et ensuite, à votre gré, tartiner sur une belle tranche de pain ou déguster directement. Bémol, si la languette de papier rouge est défectueuse, ça arrive parfois, pour extraire le fromage c'est un merdier pas possible qui se termine par des cris de rage, des doigts poisseux et bien peu de matière grasse in fine à étaler sur votre triste croûton, car bien entendu selon la théorie de l'emmerdement maximum, ça tombe le jour où vous devez finir un morceau de pain qui se hâte de rassir. Ca arrive, c'est très pénible, je sais.

Oui, je connais tout cela, car ma femme adore ce tartignole tartinable et elle en a toujours en réserve dans son frigo. Du coup j'en ai déjà mangé, pour goûter et je le reconnais honnêtement je n'en suis pas mort. Tout cela pour en arriver à mon propos, avez-vous vu la dernière pub à la télé pour la Vache ? Moi elle me plaît bien, les couleurs chaudes, la musique entraînante, le film d'animation impeccable réalisé par Samuel Tourneux de Bac Films, et la brave Vache qui apparaît au final, la mine superbe vu son âge, un large sourire illuminant sa trogne tandis que la chanson s'achève sur un inoubliable « ... la Vache Qui Rit ... rit ! »