03/09/2010
Je n’ai jamais oublié Julia
Certains aiment s’admirer devant le miroir de leur salle-de-bains, moi j’aime admirer les rayonnages de ma discothèque ou de ma bibliothèque. J’étais donc à laisser mes yeux courir le long des étagères où s’alignent mes CD, flânant plutôt que cherchant un disque particulier, m’arrêtant parfois sur l‘un, en retirant un autre pour relire des notes de pochettes, quand mon regard fût attiré par une tranche de CD illisible. Coincé entre Pat The White et Christine Perfect, le boîtier semblait presque invisible car il s’agissait d’une copie d’album faite par un ami et le nom inscrit manuellement sur la tranche s’était effacé avec le temps. M’emparant de l’objet oublié je constatais qu’il s’agissait d’un disque de Pavlov’s Dog. Celui avec l’affreux clébard sur la pochette en noir et blanc, Pampered Menial sorti en 1974.
Encore une vieillerie tombée dans les oubliettes de l’histoire dont je n’avais gardé qu’un seul titre en mémoire, mais gravé pour toujours, Julia. Le CD glissé prestement dans le lecteur débute avec ce titre et la magie d’hier opère à nouveau, le piano délicat en introduction et la VOIX qui lentement s’y greffe accompagnée d’une guitare acoustique, enfin poussé par la batterie le reste des instruments entre en force et tout au long du morceau le vibrato du chanteur qui me cloue dans mon fauteuil, emportant la musique dans une plainte élégiaque qui aujourd’hui encore me donne des frissons, à peine calmée par le solo de flûte après 1’45, avant que le groupe n’en remette une dernière couche et que le chanteur ne finisse, seul, ces 3’10 de bonheur parfait. Dix fois peut-être j’ai repassé ce titre, je m’en suis goinfré comme un rescapé du désert tombant sur une source dans une oasis. Repu et calmé après ce flot de souvenirs remontés à ma mémoire, j’ai laissé le CD poursuivre sa course normale.
Quelle surprise de constater que l’album n’est pas aussi naze que son oubli aurait pu le laisser penser. Song Dance arrache sévèrement, le chanteur pousse sa voix dans des retranchements inimaginables, la guitare se lâche agréablement dans un solo très années 70’, un très bon titre encore. Pour être honnête la fin de l’album laisse à désirer avec un morceau bien pénible Preludin et Of Once And Future Kings qui part dans tous les sens ce qui laisse un mauvais goût en bouche (ou dans les oreilles) quand le disque s’arrête. Les détracteurs de ce groupe lui reprochent son style musical – le Prog Rock – une école adepte des ambiances sonores recherchées grâce à des instruments comme le mellotron ou des touches de flûtes etc. dont Genesis est le représentant le plus connu certainement.
Le groupe Pavlov’s Dog s’était formé en 1972 aux USA (Saint-Louis) et a enregistré trois albums, Pampered Menial étant le premier. Bien entendu il y eu des changements de personnels, séparation, puis on entendit parler d’eux confidentiellement pour une reformation lors d’un concert en 2004 et depuis ils tourneraient assez régulièrement, commettant un nouvel album récemment ai-je lu quelque part. Rien que pour le bonheur que me donne Julia je citerai les membres du groupe qui jouent sur ce Pampered Menial : David Surkamp au chant et guitare – David Hamilton aux claviers – Doug Rayburn au mellotron et flûte – Mike Safron aux percussions – Rick Stockton à la basse – Siegfried Carver (décédé en 2009) aux cordes violon, viola et Steve Scorfina guitariste soliste. Si on s’évertue à ne pas nommer les inconnus, il ne faut pas s’étonner qu’ils le demeurent !
Et pour que vous aussi vous puissiez apprécier – je l’espère – ce fameux titre :
07:00 Publié dans Musique | Tags : rock prog, musique, pavlov's dog, rock, julia | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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