Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/01/2011

La pensionnaire

Il ne nous reste que des souvenirs et quelques photos de la chatte à jamais disparue dont, si vous l’avez peut-être lu ici, j’avais rendu compte en son temps. La tristesse passée, la non réintroduction d’une espèce animale chez ma femme simplifiait bien les choses, l’entretien et les attentions constantes ont leurs charmes mais s’en passer n’est pas bien difficile et nous évitait la douleur des séparations qu’on ne choisit pas.

Nous avons donc opté finalement, pour ne pas remplacer la petite bête, choix personnel et réfléchi. Vient la fin de l’année et sa période de vacances, propice aux éloignements de la maison ; en cette saison les plantes en pot supportent de courtes absences mais les animaux eux, réclament leur gamelle comme d’habitude et ne peuvent donc rester seuls. Soit vous les emportez dans vos bagages, soit vous trouvez une âme charitable pour les héberger. Tel est le raisonnement tenu par la fille de ma femme et dans ces conditions, l’âme charitable était toute trouvée ! Reconnaissons que le problème fut honnêtement résolu, la fille emportait avec elle trois de ses chats, des félins de race et de prix, tandis que nous ne récoltions qu’une chatte de gouttière.

Cette histoire de famille ne s’arrête pas là puisque, avouez que c’est amusant, la chatte que nous avons hébergée, La Grise, est la mère de celle que ma douce a « égarée » l’an passé ! Vous voyez le topo. Nous avons ressorti des placards ou de la cave, les gamelles et le bac en plastique pour la litière, ils ont retrouvé leur place naturelle et leur usage comme aux plus beaux jours. La Grise est arrivée, attendue comme le Messie. A peine extraite de son panier de transport, elle nous a jeté un œil doux et circulaire, puis à pas comptés s’est lancée dans l’exploration de son nouveau territoire, sniffant par-ci, frottant son poil par-là, revenant sur ses pas le cas échéant.

L’acclimatation s’est faite vite, quand la pâtée est bonne, copieuse et toujours disponible, quand il fait bien chaud dans la maison, que les canapés et fauteuils sont confortables, il faudrait être difficile pour trouver à redire. La Grise n’est pas difficile. Après quarante-huit heures à s’activer en silence et fureter, elle a désormais ses repères. Dans les jambes de ma femme quand elle est en cuisine, sur une chaise à ses côtés quand elle est à son ordinateur, ou bien sur mes genoux quand je suis à lire confortablement installé dans mon fauteuil.

Se blottir sur mes genoux est toujours un peu long, elle tourne autour du fauteuil, s’y frottant et butant du front contre mes jambes, sans me quitter des yeux elle esquisse une tentative de saut sur moi pour tester ma réaction, si je ne la repousse pas elle se risque. C’est alors que cela devient pénible, elle cherche la meilleure position, tête à droite ou à gauche, virant de bord et me balayant le visage de la queue, son troufion dans mon nez, poussant mon livre ou mon journal pour accéder à ses fins. Quand elle se case et que je pense que c’en est terminé, du museau ou du front elle m’agace la main pour me soutirer une caresse, ce qui déclenche un ronronnement de félicité.

Tassé tant bien que mal dans mon fauteuil, je dois d’une main la cajoler et de l’autre tenir mon livre et en tourner les pages ce qui est très pratique comme vous l’imaginez. Comme moi aussi parfois je dois remuer un peu et décroiser les jambes, le rituel de recherche de la meilleure position reprend. Quand enfin nous sommes calés, nous nous jetons un regard signifiant clairement qu’il n’est plus question de bouger cette fois.  Elle est là pour la semaine, craché-juré sa fille reviendra la reprendre à son retour de vacances, c'est-à-dire ce soir dans la soirée. Il y a intérêt, je veille au grain !     

 

 

 

 

Les commentaires sont fermés.