14/05/2015
Les deux inséparables
Le matin de bonne heure, avant que les enfants ne partent à l’école et les mères faire leurs courses dans le centre commercial, ou bien pendant l’heure de table, quand chacun a regagné ses pénates et que des fenêtres ouvertes s’échappent des bruits de couverts ou de casseroles qui s’entrechoquent, les deux inséparables déambulent sous mes fenêtres.
Un homme et son chat. Deux silhouettes discrètes errant dans notre domaine piétonnier. Sans laisse reliant l’un à l’autre, une simple promenade en commun. L’homme marche d’un pas tranquille et le chat à quelques mètres de distance le suit. Un animal ordinaire, noir et blanc. Il se promène, le pas souple propre aux félins, sans vraiment porter attention à ce qui l’entoure ; tout juste il s’arrête, circonspect, si un passant croise notre couple ou si un bruit soudain trouble le calme de ces heures creuses.
L’homme vérifie parfois que le chat ne se laisse pas distancer et l’autre accélère s’il a pris du retard. Même une pluie récente n’empêche pas leur balade, le chat évite délicatement les flaques d’eau ou trottine sur les rebords pierreux des allées pour ne pas se mouiller les pattes inutilement mais il avance. On pourrait croire que les matous, par ce temps humide, préfèreraient rester chez eux, lovés sur un coussin du canapé ; idée reçue, la preuve avec celui-ci.
Je ne sais pas où ils habitent exactement, ni même si leur sortie dure longtemps. Séparément, je ne les reconnaitrais pas si je les croisais dehors, et je ne prendrais pas garde à eux. Mais en couple, sans lien tangible entre l’homme et l’animal, leur vadrouille semble sortie d’un conte pour enfants avec cette part de mystère inhérente à la présence du chat.
05:00 Publié dans Echos de ma ville | Tags : chat | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | | |