Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/07/2011

Le goût de l’orange

Au plus loin que je puisse m’enfouir dans mes souvenirs, c’est Gilbert Bécaud en 1964 qui a mis la première orange sous mes pas. « Tu as volé, as volé, as volé, l’orange du marchand », la radio à longueur de journées nous la serinait au risque de nous faire passer le goût du Pschitt orange pour la pire des potions. Cette même année ça se poursuivait avec un film d’aventures franco-espagnol de Philippe Condroyer, Tintin et les oranges bleues, qui avait le mérite de donner une vie quasi réelle – le monde virtuel n’existant pas encore – à l’un de mes héros de bande dessinées – le terme BD n’ayant pas encore été inventé – tout en prédisant une explosion chromatique dont des substances hallucinogènes ou psychotropes seraient les principaux vecteurs.

Si on en croit le code des couleurs et leurs significations, l’orange est une couleur tonifiante et piquante qui insuffle partout où elle passe une dose de bonne humeur. On l'associe souvent à la créativité et à la communication, car il est vrai qu'elle est porteuse d'optimisme et d'ouverture d'esprit.

Ce furent les premiers échelons d’une escalade dont l’apothéose éclata au grand jour peu de temps plus tard. En 1967, époque débridée du Flower Power, je me souviens très bien avoir porté des chaussettes orange car c’était la grande mode du moment, imaginez des pantalons un peu courts de jambes dont dépassaient de magnifiques chaussettes d’un orange pétant le feu ! Sur le chemin du collège, sifflotant Penny Lane, avec mes fameuses chaussettes je faisais réellement partie de mon époque, j’avais ma place dans cette cour des miracles qu’on entrevoyait se dessiner à l’horizon. De nos jours, porter des chaussettes orange ce serait un peu comme endosser le gilet jaune/vert fluo conseillé par la Prévention Routière mais au milieu des Sixties ça ne choquait que « les vieux » toujours en retard d’un métro, d’ailleurs rentré chez soi ça ne dépareillait pas avec le papier peint de la salle à manger à motifs géométriques de la même couleur.

C’est aussi cette même année que la télévision couleur arrive sur nos écrans, le 1er octobre à 14h15 pour les maniaques de la précision. Désormais plus rien ne sera comme avant, le Noir & Blanc nous cantonnait dans les gravats et les reconstructions de l’après-guerre, la couleur nous envoie dans le futur, l’an 2000 devient l’Eldorado de ma génération, même si depuis nous en sommes revenus.

L’orange n’a toujours pas dit son dernier mot, loin de là puisque durant la décade suivante, les Seventies, ce sera la couleur du football. Personne n’a oublié la formidable équipe des Pays-Bas emmené par ce pur génie d’alors, Johann Cruijff, moulé dans son short blanc et son maillot orange. les Hollandais remportent la Coupe d'Europe des clubs champions contre le Panathinaïkos 2 à 0. Cette victoire marque le triomphe du football total et la consécration pour Cruijff qui remporte là le premier titre majeur de son histoire.

Cette couleur est à l’esprit de tous, dans l’air du temps en somme et c’est certainement l’une des raisons pour laquelle elle fut choisie pour devenir ce que nous appellerons la Carte Orange.Le coupon magnétique qui vit le jour en 1975 était un titre de transport sous forme d'abonnement hebdomadaire ou mensuel pour se déplacer de manière illimitée en Île-de-France par les différents moyens de transport en commun gérés par le Syndicat des transports d'Île-de-France. Une petite révolution, simplifiant la vie des usagers de l’époque. Aujourd’hui Carte Orange est morte, vive le passe Navigo !

Si on me demandait quelle est ma couleur favorite, ce n’est certainement pas l’orange qui me viendrait à l’idée, pourtant il est écrit que l’orange me suivra toute ma vie, car si j’avais choisi pour mon abonnement internet le fournisseur d’accès Wanadoo, depuis quelques années il a mué en Orange, à l’insu de mon plein gré.  

 

 

 

Les commentaires sont fermés.