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03/08/2011

Raymond Dumay : Ma route d’Aquitaine

110803 R Dumay Ma route d'Aquitaine.jpgSouvenez-vous, il n’y a pas si longtemps j’avais évoqué Raymond Dumay et son voyage en Bourgogne, prévoyant de le suivre dans ses autres périples. Nous le retrouvons donc, toujours monté sur son fidèle « Pégazou », une moto sur laquelle il effectue son tour de France et qui le mène en cette année 1949 sur les routes d’Aquitaine.

Cette série de livres est basée sur un seul principe, visiter une région avec en fil rouge, la rencontre d’écrivains et poètes vivants et voir les lieux qui inspirèrent des romans ou les maisons de ceux qui sont décédés. Un tel projet nécessite une préparation rigoureuse on s’en doute mais cette cuisine ne nous est pas rapportée, seul subsiste dans son bouquin le plaisir du voyage et de la découverte. Raymond Dumay ne se contente pas des livres et des archives, il veut voir et connaître les gens, discuter avec un poète local ou un érudit terré dans un hameau perdu, échanger avec des libraires de petites villes ou des éditeurs régionaux.

Bien entendu il n’est de plus belles discussions que celles faites autour d’un plat du pays accompagné d’un verre de vin de qualité. Nous sommes en Aquitaine mais Raymond Dumay est originaire de la Bourgogne, d’où cette guéguerre entre ces deux grandes régions vinicoles, « vieille querelle qui, je l’espère bien, ne se videra qu’avec la dernière bouteille ». Livres et vins vont bien ensemble, on y apprend l’origine féodal du terme « cru bourgeois » ou bien que c’est « Richelieu qui mit les verres et les carafes à la portée des convives » en lieu et place des gobelets et hanaps.

La balade est érudite, nombreux sont les écrivains inconnus (pour moi) dont l’auteur chante les louanges mais il ne manque pas d’évoquer aussi, Montaigne, Montesquieu, Mauriac et tant d’autres dont il parle en termes flatteurs et m’accable car je n’aurai jamais assez de toute une vie pour lire des bribes de leurs œuvres.

Un livre magnifique encore, écrit avec élégance et légèreté, bourré de références littéraires (lieux, gens, anecdotes) qui néanmoins n’alourdissent pas le propos, ce qui n’est pas la moindre qualité de ce bouquin. Raymond Dumay aime la littérature et les écrivains, mieux encore il sait nous faire partager cet amour. Ajoutez à cela, les paysages de la France de l’après guerre, les petits villages de cette province d’Aquitaine avec la place de l’église et le château sous le soleil, et l’auteur juché sur sa moto, sensations de liberté et de bonheur tranquille.        

« Et aux succulences de la ville s’ajoutaient celles de tout mon voyage : les nuits de Nantes, l’odeur du tilleul vendéen dans la chambre de Chaissac, le silence du cloître de Nieul-sur-Autize, les sourires de Périgueux, la vallée de la Dordogne qu’enfin je songeai à admirer, le vin doré de Malagar. Merveille plus surprenante encore : dans ces provinces où le présent se trouve si étroitement mêlé au passé, il m’arrivait de confondre l’un et l’autre. Vivais-je avec Montaigne ou avec Mauriac ? Fénelon et Montesquieu m’avaient-ils reçu dans leur château ? Je me laissais aller à ces doutes délicieux. L’histoire de France me paraissait courte. Comme on remonte vite les routes du passé ! »

 

110803 Raymond Dumay.jpgRaymond Dumay  Ma route d’Aquitaine La Table Ronde

 

J’ai aussi lu Ma route de Provence qui est tout aussi bien.

 

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