11/11/2012
Otis Taylor et Blues sur Seine
En général la règle veut, lorsque je vais au concert, d’arriver de ma banlieue Ouest pour entrer dans Paris. En général, la règle veut, que je me fasse accompagner par mon vieux pote amateur fou furieux de rock. Et puis il y a les exceptions qui confirment ces règles, comme ce soir. Je me suis enfoncé plus à l’Ouest encore et j’étais en compagnie d’une belle brochette d’amis de longue date. Notre sortie de groupe, nous a amenés à l’Espace Louis Armand de Carrières-sous-Poissy pour y entendre Otis Taylor dans le cadre du festival Blues sur Seine qui débutait ce vendredi soir.
Dans une salle conviviale, presque familiale et sans cohue, quelques amateurs de musique bleue étaient venus passer une bonne soirée. En première partie, Liz Green, une jeune femme qui chante, joue de la guitare et du piano, épaulée par un contrebassiste, un batteur qui effleure ses peaux avec des balais et un saxophoniste. Liz Green a un timbre de voix original mais qui au-delà de deux ou trois morceaux lasse un peu car trop répétitif, à l’instar de ses compositions qui se ressemblent toutes un peu, un genre de pop-folk-blues désuet à résonances années 50 mal défini où le mot blues n’est là qu’à titre indicatif. Ses acolytes sont très gentils et avec eux, leurs instruments ne risquent pas de souffrir, ici on fait dans l’intimiste et seul, le passage au piano par Miss Green a réveillé la salle. Je ne connaissais pas, je n’ai donc pas été déçu !
Après un entracte d’une vingtaine de minutes permettant le changement de matériel sur scène, entrée d’Otis Taylor et du Contraband son groupe, c’est-à-dire, un batteur (Larry Thompson), un bassiste (Todd Edmunds), un guitariste (Shawn Starski) et une violoniste (Anne Harris). Le patron s’octroyant le chant, le banjo et la guitare électrique ainsi que l’harmonica. Gros nounours black et barbu dissimulant ses yeux sous une casquette de baseball, Otis Taylor quand il s’adresse au public s’avère doux et presque timide.
Les musiciens nous ont offert une musique assez personnelle mais si on devine que le blues a été le terreau de leur évolution musicale, ce soir il fallait tendre l’oreille pour en retrouver les accents familiers et seules, les interventions de bon goût du guitariste soliste nous ramenaient sur ses pistes connues ou bien encore avec cette version d’Hey Joe longuement étirée. Le groupe assure le job, personne n’est réellement une pointure dans son domaine mais chacun fait ce qu’il a à faire. Le bassiste, yeux de larbin servile, ne quittait pas le patron du regard, le batteur frappait seul dans son coin sans qu’aucun de ses partenaires ne s’intéresse à lui, le guitariste décochait quelques bons solos et la violoniste dreadlockée se livrait à une danse, genre parade nuptiale devant le mâle dominant en casquette, tout en s’escrimant sur son instrument quitte à en exploser l’archet, ce qui ne manqua pas.
Il est certain que je n’irai pas acheter ses disques mais néanmoins, dans ce cadre amical accentuant la proximité avec les musiciens, Otis Taylor et sa troupe nous ont fait passer une bonne soirée, même si nous étions plus proches de la Seine que du Blues. La dernière note jouée, le musicien rejoignait le hall d’entrée pour dédicacer ses CD à ses nouveaux fans, tandis que nous filions pour boire un dernier coup avant l’extinction des feux.
06:30 Publié dans Musique | Tags : blues, otis taylor, liz green | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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